Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Autoportraits

Page provisoire, destinée à être remplacée par la précédente 

Recueil des portraits et éloges en vers et en prose...

par Anne-Marie-Louise d'Orléans Montpensier (1659)

Duchesse de La Trémouille, p. 71 (prose)

Autoportrait de Mademoiselle de Rohan, p. 96

Marquise d'Ervaut, p. 112

Comtesse d'Esche, 119

Marquise de Mauny, 144

Comtesse de Brienne, la fille, 167

Marquise de Kergen, 175

Mademoiselle Melson, 184

Marquise du Fresnoy, 210

Mademoiselle Desjardins, 335

Mademoiselle de la Trémouille, 523

 Mle de ******, 603

M. de ********* fait par elle-même, 611

Une abbesse , fait par elle-même, 652

Marquise de St Chaumont, 706

Madame de Santot, 714

(Billet à Mle****, en lui envoyant le portrait de sa voix), 742

Mademoiselle de ***832

Une dame de Caen, 840

Mademoiselle de Milac, 862

Mademoiselle de Filers 863

Marquise de la Grenouillère 875

Barbe de Verrue (13ème siècle)

Mlle de Milac (17ème siècle)

La Marquise de la Grenouillère (17ème siècle)

d'amour quand on ne m'en prie pas..."

(Somaize: Dic des précieuses)

Elisabeth Guibert (18ème siècle)

Mon portrait

Vive jusqu'à l'étourderie,

Folle dans mes discours, mais sage en mes écrits,

Ils sont presque toujours remplis

Par des traits de philosophie.

Sensible pour l'instant, mais facile à changer,

J'oublie, et quelquefois on peut me croire ingrate;

Je cherche à m'éclairer; je crois ce qui me flatte;

Je fuis les envieux, sans vouloir m'en venger;

Mon esprit est solide, et mon coeur est léger.

Air gai, peau blanche, oeil noir, et grandeur ordinaire;

Mes traits sont chiffonnés, ma taille est régulière.

Eléonore de Rohan

    Je suis grande, et n'ai pas une mauvaise mine, quoique beaucoup trop grosse. J'ai quelque hauteur dans la physionomie et de la modestie. J'ai les yeux bleus, d'assez belle forme, le nez trop grand, la bouche point désagréable, les lèvres propres et les dents ni belles ni laides; le teint vif, mais trop rouge; les bras et les mains assez bien faits, si le trop d'embonpoint n'en avait ôté la délicatesse. J'ai les cheveux blonds et déliés; il y a de la netteté dans toute ma personne.

 Marie-Sidonie de Lenoncourt, Marquise de Courcelles

(1651-1685)

Extraits des Oeuvres galantes de madame la Comtesse de B... (Brégy), 1766

Autoportrait 

   Ma personne est de celles, que l’on peut plutôt dire grandes que petites; la taille en est des mieux proportionnées; et il s’y trouve certain air galant et négligé, qui m’a toujours persuadé que j’étais une des plus belles tailles de ma grandeur; mes cheveux sont bruns et lustrés, mon teint est parfaitement uni, la couleur en est claire, brune et fort agréable; la forme de mon visage est ovale, tous les traits en sont réguliers; les yeux beaux et d’un mélange des couleurs qui les rend tout à fait brillants; le nez est d’une agréable forme; la bouche n’est pas des plus petites, mais elle est agréable, et par sa forme, et par sa couleur; et pour les dents, elles sont blanches et rangées justement, comme le pourraient être les plus belles dents du monde; la gorge assez belle; et les bras et les mains se peuvent montrer sans honte. Tout cela est accompagné d’un air vif et délicat, et mon miroir m’a souvent fait croire qu’il me montrait une chose qui valait bien tout ce que je pouvais voir ailleurs. Je parais aussi jeune  que personne, bien qu’il y en ait beaucoup d’autres qui le soient plus que moi; je suis propre et m’habille bien: voilà à peu près ce qui compose mon extérieur. Pour mon esprit, il me semble que les autres pourraient mieux juger que moi, parce qu’il ne se trouve point de miroir comme pour la personne, où l’on le puisse voir fidèlement représenté; néanmoins il me semble qu’il y a grand rapport entre mon esprit et mon corps...

(Les oeuvres galantes de madame la Comtesse de B... (Brégy), 1664, p. 6 -13)