Basset d'Auriac (Gabrielle) ?
Gabrielle Basset d'Auriac
Poèmes publiés dans "Les Cahiers Mensuels Illustrés" de Janvier 1922
Le hameau Sous le doux soleil d'automne
Qui fait s'éclairer l'ormeau,
Ta fragilité détonne,
O navrant petit hameau ?
L'étang puéril reflète
Tes maisons de cartons peints,
Lamentables, dans la fête
Des beaux feuillages déteints ;
Près du moulin minuscule,
Les grands arbres soucieux
Tiennent un conciliabule
Mélancolique et pieux.
Une grâce d'un autre âge
Demeure sur ces joujoux;
Et, tu me semblés, village
Aux simili chaumes roux,
Un vieux seigneur en perruque,
Qui, jouant au Céladon,
Mit sur sa tête caduque
Un chapeau de Corydon.
Trianon Ici la vie éclate en parterres fleuris,
Comme si, dans l'oubli des choses,
Les grâces, les jeux et les ris
S'étaient cachés au coeur des roses.
Les petits carreaux verts ont l'air de rire aux fleurs,
J'évoque en sa toilette sobre
La reine aux regards enjôleurs...
Cependant c'est le quatre octobre.
Mais, sourds aux cris du peuple, aux fureurs du canon,
Les grâces et les ris encore
Sont demeurés à Trianon
Dans le jardin multicolore.
Publié sur Paperblog (sans référence précise)
La Belle au bois dormant
Que j’ai longtemps dormi !.. Dix ans, cent ans peut-être ?
Quel baiser a touché mes lèvres et mes yeux ?
Comme le jour est pur ! Qu’on ouvre la fenêtre !
Comme j’avais perdu le souvenir des cieux !
C’est vous, Prince ? C’est vous ? Pardonnez à mes larmes.
C’est si beau, c’est si doux de vivre et de vous voir !
Comment avez-vous pu venir ? Où sont vos armes ?
Et pourquoi m’aimez-vous ? Je voudrais tout savoir !
Pardonnez, Monseigneur, mes parures fanées :
Je dormais, je ne savais pas.. Ce n’est pas vous
Que mes vœux appelaient en mes folles années ;
Et maintenant je voudrais me mettre à genoux.
Comme vous vous taisez ! comme vous êtes grave !
Je voudrais m’en aller de ce palais fatal.
Emmenez-moi ! J’ai les pieds pris dans une entrave,
Mes membres sont pesants et mon cœur me fait mal !
Des buissons épineux ont blessé votre tête,
Et vos mains, oh ! vos mains sont couvertes de sang !
Ah ! maintenant je vous reconnais, je suis prête :
Me voici, me voici, Seigneur.. Allons-nous-en !
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