Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Bernard (Catherine) ... ... ... 1663?-1712

Catherine Bernard

1663-1712

 

Fiche Siefar

 

Poètesse et Dramaturge

Nièce des frères Corneille

Cousine? de Fontenelle

Polémique à propos de soupçons de plagiat dans le Brutus de Voltaire (1730), celui de Catherine Bernard datant de 1691.

 

Pourquoi ce 1er Brutus de 1691 est-il attribué à Mlle Barbier par Gallica?

Il reste à lever plusieurs ambiguités biographiques concernant ces ces deux tragédiennes.


 

Bouquet (396)

 

Quoi? vous ne voulez pas que j'acquitte mes dettes,

Cruel créancier que vous êtes?

J'avais pris soin d'intéresser

Apollon à vous satisfaire;

Mais avec vous on a beau faire,

C'est toujoujours à recommencer.

Ah! si de vos bienfaits rien ne tarit la source,

Quelle sera donc ma ressource?

Quand ce serait argent comptant

Que tout ce qu'Apollon m'inspire,

A la fi vous en ferez tant,

Que je ne saurai plus que dire.

Ainsi quels que soient mes efforts,

Je mourrai votre redevable

Puisque vous savez rendre Apollon insolvable,

Au milieu de tous ses trésors.

 

L'imagination et le bonheur

Fable allégorique

 

L'Imagination, amante du Bonheur,

Sans cesse le désire et sans cesse l'appelle;

Mais sur elle il exerce une extrême rigueur,

Et, fait pour ses désirs, il est peu fait pour elle.

Dans sa tendre jeunesse elle alla le chercher

Jusque dans l'amoureux empire;

Mais lorsque du Bonheur elle crut approcher,

Le Soupçon, le jaloux Martyre,

La Délicatesse encor pire,

Soudain à ses transports le vinrent arracher.

Dans un âge plus mûr, du même objet charmée,

Au palais de l'Ambition

Elle crut satisfaire encor sa passion;

Mais elle n'y trouva qu'une ombre, une fumée,

Fantôme du bonheur et pure illusion.

Enfin, dans le pays qu'habite la Richesse,

Séjour agréable et charmant,

Elle va demander son fugitif amant;

Elle y vit l'Abondance, elle y vit la Mollesse,

Avec le Plaisir enchanteur;

Il n'y manquait que le Bonheur.

La voilà donc encor qui cherche et se promène.

Lasse des grands chemins, elle trouve à l'écart

Un sentier peu battu qu'on découvrait à peine.

Une beauté simple et sans art

Du lieu presque désert était la souveraine;

C'était la Pitié. Là, notre amante en pleurs

Lui raconta son aventure:

Il ne tiendra qu'à vous de finir vos malheurs;

Vous verrez le Bonheur, c'est moi qui vous l'assure,

Lui dit la fille sainte; il faut, pour l'attirer,

Demeurer avec moi, s'il se peut, sans l'attendre,

Sans le chercher, au moins, sans trop le désirer:

Il arrive aussitôt qu'on cesse d'y prétendre,

Ou que, dans sa rechercher, on sait se modérer.

L'Imagination à l'avis sut se rendre:

Le Bonheur vint sans différer.



18/03/2011
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 157 autres membres