Ménessier-Nodier (Marie) 1810-1893
Marie Ménessier-Nodier
(1811-1893)
(Musée des beaux-Arts de Besançon (Wikipedia)
Recueil de
Mélodies romantiques
Musique de Marie Menessier-Nodier, 1831
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A UNE JEUNE FILLE
- Enfant, vous êtes blonde et tout-à-fait charmante ;
- On dirait à vous voir, timide et rayonnante
- Au milieu de vos soeurs,
- Une royale fleur, de fleurs environnée,
- Vermeille, et des parfums dont elle est couronnée,
- Epanchant les douceurs ;
- Vous riez bien souvent d’un ineffable rire ;
- Tout ce que vous pensez, vos yeux semblent le dire,
- Vos beaux yeux bleus et doux !
- Votre front est si pur qu’on y lirait votre âme,
- Où l’ardente prière étend sa pure flamme,
- Plus pure encore en vous !
- Oh ! vous aimez beaucoup les fleurs et la prairie,
- Les oiseaux et les vers, et puis la causerie.
- Le soir, dans le jardin,
- Lorsque près d’une amie à la tête qui penche,
- Votre bras blanc passé sur son épaule blanche,
- Et la main dans sa main ;
- Vous parlez bien long-temps d’amitiés éternelles,
- Du ciel qui réunit les âmes fraternelles
- Qu’il sépare ici-bas.
- Et lorsque vous voyez une étoile qui tombe,
- Vous dites : le Seigneur vient d’ouvrir une tombe,
- Et vous pressez le pas,
- Mais, vous aimez surtout la musique et la danse ;
- Votre coeur tout entier vers le plaisir s’élance...
- Revue des Deux Mondes, T. 5, 1832
-
SONNET A ALFRED DE MUSSET (l)
La fleur de la jeunesse est-elle refleurie
Sous les rayons dorés du soleil d'autrefois?
Mon beau passé perdu connaît-il votre voix,
Et vient-il, l'étourdi, railler ma rêverie?
Par la chute des jours mon âme endolorie
A laissé ses chansons aux épines des bois.
Du fardeau maternel j'ai soulevé le poids,
J'ai vécu, j'ai souffert, et je me suis guérie.
Hélas ! qu'il est donc loin le printemps écoulé !
Que d'étés ont séché son vert gazon foulé !
Que de rudes hivers ont refroidi sa sève !
Mais de votre amitié le doux germe envolé
A retrouvé sa place, et mon cœur consolé
En recueille les fleurs au chemin que j'achève.
Aux enfants d'A....
O mon enfant ! sans craindre affront ni raillerie,
verse, comme autrefois Marthe, soeur de Marie,
Verse tout ton parfum sur les pieds du seigneur.
Victor Hugo
Gustave, et vous, Maurice,
Les enfants de mon coeur,
Pendant que la nourrice
Berce votre soeur,
Allez dormir, beaux anges,
Coeurs d'amour et de miel,
Corps toujours dans les langes,
Ames toujours au ciel.
Allez rêver : c'est l'heure
Où les songes amis
Visitent la demeure
Des enfants endormis ;
C'est l'heure où la chimère
Ferme du doigt vos yeux ;
C'est l'heure où votre mère
Vient baiser vos cheveux.
Oh ! d'une voix débile,
Priez pour les puissants,
Pou leur bonheur fragile,
Vous forts, vous innocents !
Pour l'enfant qui sommeille,
Ineffable douceur !
Pour l'opprimé qui veille,
Aussi pour l'oppresseur.
Hélas ! hélas ! encore,
priez à deux genoux.
Que votre enfance implore
Grâce et pitié pour nous !
Quand vos fronts sans faiblesse
S'élèvent triomphants,
Le Seigneur dit : "Qu'on laisse
Approcher les enfants."
(dans l'Amulette : étrennes à nos jeunes amis, 1834)
Bibliographie: poèmes épars dans
- Les heures du soir
- Le livre rose,
- La Bibliothèque d'éducation,
- Le journal des femmes
- 1867 : Charles Nodier, épisodes et souvenirs de sa vie
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