Paulin (Louisa) 1888-1944
Louisa Paulin
1888-1944
Louisa Paulin dans "Les Jeux Floraux"
Ces quelques poèmes pour inviter à consulter le très beau site consacré à cette poétesse du Tarn qui a laissé une oeuvre bilingue (français et occitan). Seule la version française est ici retenue. Consulter le site pour accéder à la version occitane des poèmes.
Pour tout renseignement, s'adresser
Une association bien vivante qui entretient la mémoire d'une grande poétesse disparue. Le cas est suffisamment rare pour être souligné. (cliquer sur les articles pour les agrandir)
- Les Amis de Louisa Paulin, Mairie de Réalmont - 81120 Réalmont.
- Editions Vent Terral - 81340 Valence d'Albigeois.
La chanson du silence
Viens, nous entendrons, ce soir, la chanson du silence,
la chanson qui commence,
quand s'achève, la nuit, le chant du rossignol;
La chanson qu'on entend à la douce croissance de l'herbe,
la chanson de l'eau vive
qui se repose, un moment, au reflet d'un rameau;
la chanson de la branche
Qui frissonne et qui danse
délivrée du poids amoureux d'un oiseau;
la secrète chanson berçant l'ombre bleuâtre
du lis défaillant de promesse printanière,
qui attend, pour fleurir, un signe de l'azur.
Chanson pour rire
dite par Yoana, une petite fille espagnole de 6 ans
La ville heureuse
Je voudrais bâtir une ville heureuse
avec des arbres et des eaux,
de grands arbres serrés sur de secrets oiseaux
comme dans nos vieux livres d'images
quand nous étions des enfants sages,
de ces arbres gonflés d'étranges sèves
et qui savaient nourrir et bercer tous nos rêves.
Avec des rues comme des nids tout en rumeurs
où coulerait dense et généreuse
pour ceux qui ont peur du bruit de leur coeur,
avec de très hauts ciels et des espaces purs
charriant de l'azur
et des cargaisons de nuages
au bord de lentes plages,
des solitudes cllaires
pour les silencieux,
pour tous ceux
qui ne savent pas replier leurs ailes.
Je voudrais bâtir une ville heureuse
et qui déferlerait joyeuse
tout autour de la terre.
L'on n'y verrait que de beaux visages
pareils et divers comme ceux des dieux
et qui semblent porteurs de messages
mélodieux.
Où êtes-vous, les hardis bâtisseurs,
vous qui saurez vaincre sans armes
et qui naîtrez de quelques fiers rêveurs
et de toutes nos larmes.
(Calendrier)
- Nouvelle année, qu'as-tu dans ta besace ?
- Douze garçons tous forts et courageux ;
Douze garçons pour vous servir, Madame,
douze garçons pour vous servir, Monsieur.
Les trois premiers sont souvent en colère,
les trois suivants savent rire et chanter.
Les trois suivants remplissent vos corbeilles,
Monsieur, Madame, et même vos greniers.
Les trois derniers font ce qu'ils ont à faire
tout en pleurant, ils enterrent leur mère.
Ne pleurez plus, holà ! mes douze mois.
Morte l'Année, l'Année vit, me voilà !
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Dans La Proue 1936, p. 65
Publié dans
La Muse Française, 1938
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