Picardet (Anne)... ... ... ... ... (vers 1600)
Anne Picardet
(Fin 16ème- au-delà de 1632?)
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Sur le mariage
Mon Dieu,combien de fléaux, que de dures espines,
Que de fers acérez, que de pesantes croix,
Se trouvent, ô hymen, sous tes crueles loix?
Las! qu'amers sont tes fruits, et dures tes racines.
heureuses mille fois sns cesse, âmes divines,
Qui pour les Saints Conseils vont mesprisant ta voix,
Et fuyant de ton joug l'insupportable poids,
Evitant de tes traits les fatales ruines.
O saincts Religieux, hélas! combien j'envie
La paix, la douceur de votre heureuse vie;
Glorieux célibat,seul respect de mon coeur,
Je meurs pour ton amour et languis en ta perte,
Perte qui ne pouvant estre en moy recouverte,
Eternise mes jours d'une extrême douleur.
L'esprit de F. M. parlant à sa F. M. A. P.
( L'esprit de Francois Molière parlant à sa femme Marie-Anne Picardet)
Sonnet acrostiche adressé à son mari défunt.
Franc de tant de langueurs qui atteroient ma vie,
Réuni à mon Tout, je vis tout glorieux,
Nature, et tous les traits de la bruslante envie.
Console donc ton coeur, ma très fidèle amie,
O! ne me trouble plus par tes plaints douloureux;
Ie te garde ta place en ces paisibles cieux:
Sus donc, avance-toy à ta chère patrie.
Mais avance-toy, nos très chers nourrissons,
Ouvrages du Très-haut, aux divines lecons,
Les élevant tousiours à la tr`s pure gloire.
Iay tousiours recogneu que ton intention
Estoit de les porter à la perfection:
Rien ne t'arreste donc au cours de la victoire.
"Les odes spirituelles. Sur l'air des chansons de ce temps" (1619)
(Fi du monde trompeur...)
Fi du monde trompeur, fi de son inconstance,
Fi de ses faux appas, fi de sa vanité,
De son hypocrisie et son iniquité,
De son fard emmiellé, plein de vaine apparence.
En rien qu'en mon Jésus je n'aurai plus fiance,
Je ne veux plus agir que par sa volonté;
Je ne veux plus rien voir que sa sainte clarté,
Et de lui seul aussi attendre récompense.
O mon unique objet, ma chère ambition,
Eloigne de mon coeur l'humaine affection,
Fais-le brûler sans fin dans ta céleste flamme.
Efface mes méfaits par ton sang précieux,
Et que ton saint amour, à qui j''offre mon âme,
Lui bâtisse un séjour éternel dans les cieux.
Les trois ennmis de l'homme
sur l'air de Nanny, Nanny
O monde plein de finesses
Je quitte tous tes appas,
Tes attraits et tes caresses.
Tu ne me reprendras pas.
Nanny, Nanny, Nanny, Nanny, hélas Nanny!
D'une étroite solitude
Je roñps ta société,
Et n'auray plus autre étude
Qu'à fuir ta vaqnité.
Nanny, Nanny, Nanny, Nanny, hélas Nanny!
Toy, meurtrier de l'innocence
De nostre premier parent,
Je ne crains point ta puissance
Ayant JESUS pour garant.
Nanny......................................................
Et toy, chair, source de vice,
Mon martyre et ma prison,
Ton desloyal artífice
Ne m'est plus qu'un poison.
Nanny...............................................
J'ay sacrifié mon estre
Au sainct vouloir de mon Dieu,
Ne voulant plus recognoistre
Que son pouvoir en tout lieu.
Nanny...................................
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