Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Graville (Anne de)... ... .. ... (vers 1490-1540)

Anne de Graville

(vers 1490-1540)

 

 

 

 

 

Anne de Graville

 

Cour de François 1er

Polygotte

Traduction

Adaptation et réinterprétation de poèmes anciens (d'Alain Chartier etc...)

 

 

 

La belle Emylia

 

Son âge était d'environ les quinze ans

Qui est le temps que désirent amants.

La taille en fut longue, menue et droite,

Epaule plate et par les flancs étroite;

De blanche chair douillette et en bon point

Tant que de plus pour lors n'en était point;

Beaucoup cheveux ni trop noirs, ni trop blonds,

Mais bien dorés pendant jusqu'aux talons;

Le front fort plain, yeux vairs toujours riants,

Tous autres yeux devers eux attrayants.

 

Emylia en costume de chasse

 

Ses cheveux eut sur le derrière épars

Qui lui couvraient le corps en maintes parts

Et un chapeau de roses par-dessus

Si bien séant que impossible est de plus

Sa cotte fut d'un drap d'argent frisé

Lequel n'était ni coupé ni usé

Juste au poignet et richement bordée

De gros rubis partout rntrelardée:

Et pour montrer de vierge nonnêteté,

Elle avait l'arc et la trousse au côté.

 

 

Rondeaux 

 

 

 

(Coeur inhumain...)

 

Coeur inhumain me voulez-vous montrer

Que dedans vous pitié ne peut entrer.

Aimez-vous mieux me mener à la mort

Qui de si près le coeur me point et mord

Q'un seul confort me vouloir démontrer.

 

Que m'a valu vos beaux yeux rencontrer

Quand par les voir le mort me vient outrer (pousser à bout)

Et n'ai de vous un seul réconfort,

Coeur inhumain.

 

Vous plaît-il mieux toujours me voir rentrer

De mal en pis que vouloir racoutrer

Votre rigueur qui me fait tel effort

Que je ne puis en vous trouve confort

Et si vous sais ma douleur remontrer (dépeindre)

Coeur inhumain.

 

 

(En grand plaisir...)

 

En grand plaisir et ébattements

Faisant festins, courses et tournoiements

En joie, en paix, en délice, en liesse

Fut Palamon avecques sa maîtresse

Qui lui donnait mille éjouissements.

 

Elle en honneurs, riches accoutrements

Danses, chansons, et exquis instruments

S'esjouissait et passait sa jeunesse

En grand plaisir.

 

Ils avaient mis tous leurs entendements

En doux baisers et longs embrassements

Déchassant hors tous ennuis et tristesses

Le long jou(i)r ne leur (ô)tait la presse

Car ils étaient comme nouveaux amants

En grand plaisir.

 

 

(Dame...)

 

Il n'en meurt nul de cette maladie

Combien que maint en languissant mendie

Pour acquérir de son mal réconfort

Qui pourtant n'est si âpre ni si fort

Quoiqu'on en ait la cervelle étourdie.

 

Je crois assez qu'on peut avoir envie

Par désespoir de tôt finir sa vie,

Mais, tout compté, ce n'est que déconfort:

Il n'en meurt nul.

 

Il vaut trop mieux quelque chose qu'on dit?

Q'un à part soi se fâche ou se mendie

Que deux ensemble eussent mal sans confort

Et vous promet outre plus de renfort

Que je dis vrai qui que le contredie:

Il n'en meurt nul.



14/02/2011
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