Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Arnauld (Céline) 1885-1952

 


Céline Arnauld

1885-1952

 

Dadaïsme 12 poèmes en ligne sur le site

"The International Dada Archive"

 

 

Avertisseur. (Poem) Z, no. 1, March 1920, p. 6.

Le Cinéma: Le Gosse. Action, no. "Hors-Séries", front matter p. 4-5.

Le Cinéma: Le signe de Zorro. Action, no. 10, November 1921, back matter p. 4.

Enigma-Personnages. (Poem) Dada, no. 7, March 1920, back cover.

Envoi du Japon. 391, no. 15, July 1921, p. 5.

Extrait de Saturne. 391, no. 15, July 1921, p. 5.

Jeux d'anneaux. Action, no. 9, October 1921, p. 19-20.

Luna Park. (Poem) Projecteur, no. 1, 21 May 1920, p. 7.

Mes trois péchés Dada. (Poem) Cannibale, no. 2, 26 May 1920, p. 12.

Ombrelle Dada. Littérature, no. 13, May 1920, p. 19.

Périscope. (Poem) 391, no. 14, November 1920, p. 6.

Prospectus projecteur. Projecteur, no. 1, 21 May 1920, p. 1.

Les Ronge-bois. (Poem) Projecteur, no. 1, 21 May 1920, p. 11.


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Consulter aussi "Le Projecteur", journal de Céline Arnauld 


 

 

Les Ronge-Bois

Tout près de l'angoisse

Les moustiques en folie

Autour de l'ampoule la mort de l'oiseau

Dans l'atmosphère les atomes en oripeaux

                                      s'envolant avec la pluie

traînent dans une parade novice

                               des moulures harmoniques

Tandis qu'au pays de Mendoza

Les mandores chassent les chevaux de bois

à travers champs

et les grandes roues sont poussées

par des éléphants

Au Collège de France

ils s'endorment sur les bancs

 

Moi je ne sais rien que maudire

et divaguer contre l'hypothèse...     

 

Projecteur, n° 1, 21 mai 1920

 


 

Avertisseur

 

Les sentiments

descentes de lit dans la maison

de l'antiquaire

Matin

Les ailes de l'aéroplane

balancent le réveil des amours

en chemin de fer

Les rails en pleurs

l'intelligence déraille

et sans souci les mécaniciens se disputent

les chansons des wagons-lits

Mes amis mes amis

ne vous fiez pas à l'étincelle

le feu prend partout

même dans vos cervelles

Arrêt première station

le chef de gare sans raison

- est-ce l'étalage du soleil

sur les fenêtres du wagon

ou l'inspiration antialcool

du matin en papillottes -

divague en jonglant avec les colis

sévèrement remplis de café réveil-matin

La puissance des catapultes

brise les ailes trop fragiles de l'aéroplane

               balançoire des vieilles tendresses

Ohé mes très chers amis

sur les sentiments en descente de lit

le temps passe

la pluis tombe méfiante et mesquine

Vos paroles sont des shrapnells

sur les roues tournesol

Les cimetières s'allongent jusqu'à l'herbe morte...

Prenez garde aux tombes ouvertes

 

Z, n° 1, mars 1920

 


 

ÉNIGME-PERSONNAGES


Pas assez mystérieux au volant de ta voiture

Tu ne trouveras jamais la clé de
D à l'envers énigme en autobus M
Raccrochée par une étoile l'échelle renversée

Bicyclette en divagation lunettes noblement remontées

Assurément pas assez

Dada ça viendra
Assis au bord des routes feu follet
Sur le rire du délire enfantin
Et le chemin de fer railleur
montre ses dents neuves
au dernier train

 

Dada n° 7, 1920

 

 

Luna park

 

Sinistre étalage de cette glace optique

plaquée sur mon épaule

photophore horoscope des mauvais jours

tatouage de mes ennemis

submergés au fond des tristes réservoirs

cristallisés par des éclairs fuyants

 

Mes mains s'allongent démesurément

pour saisir la fleur

péniche en rumeurs sur l'océan

cornemuse de rêveurs

 

Dans leur fort les escargots

tournent la roue de l'Univers

Mais la spontanéité des sentiments

dans la vie...

C'est l'hydre sombrée

sur l'unique sornette des turfs

aubaine des glaces dans les Palaces

 

Au Luna Park on jongle

avec les coeurs en cristal

l'horoscope en gobelets

écoute parler les mimes...

 

Ne vous méfiez pas de moi

je ne suis que le rflet éphémère

de projecteur

aubade à porte-voix

 


 

 

 


 

Poème publié dans l'anthologie de Jeanine Moulin

 

Paupières

 

La margelle ouvre sa fenêtre

                       aux moissonneurs du ciel

et les guinguettes tendent l'oreille

à la musique des branches ensoleillèes

 

Par le chemin que le soleil défend

                        sans pensées ni regrets

le printemps entre en sifflant

dans le parc parasol

où des enfants sous le poids des sabots

étouffent le chuchotement des routes

 

Le lilas s'ouvre et raconte sa peine

                         à tous les passants

 

La fille du notaire a mis son chapeau rose

et la lune en bonnet

                            descend vers la vallée

Alors les chicorées ont éclaté de rire

et toutes les banques ont fermé

                           leur crédit à l'amour

 

Mais le puits s'est enivré

                        de ruisseaux-passions

Et la margelle s'est enclose

                      sur tant de souvenirs.

 

Poèmes à claires-voies, 1920

 

Photo empruntée à la page  journalbagheera.canalblog.com

Arnauld.jpg

 



25/03/2011
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