Senécal (Eva) 1905-1988
Eva Senécal
1905-1988
Peu d'informations sur cette poétesse. Les 2 poèmes qui suivent ont été trouvés aux adresses Internet indiquées.
- Un peu d'angoisse...un peu de fièvre, 1927
- La course dans l'aurore, 1929
Vos yeux
J'avais le cœur rempli d'amère solitude
Traînant un morne ennui, lourdement en tous lieux
Mes vingt ans étaient faits de trop de lassitude
J'étais seule toujours parmi la multitude
N'ayant pas vu vos yeux.
Je souffrais de n'avoir personne pour m'entendre
De sentir mon cœur lourd quand tous étaient joyeux
Lorsqu'on parlait d'amour, je croyais bien comprendre
Mais ce n'était qu'un leurre et ce n'était qu'attendre
N'ayant pas vu vos yeux.
Un jour, ce fut divin!... je vous vis sur ma route
Et tout mon cœur ardent battit, mystérieux.
J'avais l'âme ravie, étonnée, en déroute...
Je ne sus même pas qu'elle se donnait toute
Au regard de vos yeux.
Que m'importe aujourd'hui douleur, ennui, tristesse
Et tout ce qui nous fait le cœur lourd, soucieux!
Qu'importe qu'on m'oublie et que l'on me délaisse
Que l'abandon m'entraîne en sa morne détresse
Puisque j'ai vu vos yeux.
http://laurentiana.blogspot.com/2009/11/un-peu-dangoisse-un-peu-de-fievre.html
Émotion
Je tourne mes regards vers l’espace là-bas,
Je songe à ces beautés que je ne verrai pas.
Que de brûlants midis étendus sur les plaines,
Ruisselants de rayons comme l’eau des fontaines,
Que d’enivrants bonheurs, répandus à foison
Qui viendraient, s’assoiraient au seuil de ma maison!
Je n’aurais pas besoin d’aller jusqu’à ma porte,
Le jour prodiguerait une chaleur si forte,
Le soleil danserait dans de si clairs rayons,
Animant les jardins, mûrissant les brugnons,
Qu’il entrerait ainsi, par mes fenêtres closes,
Un long frisson de vie, un murmure de roses.
Le soir s’embaumerait aux fleurs des résédas,
Et serait bruissant comme du taffetas.
Avec tant de lenteur, viendrait le crépuscule,
Qu’on croirait entrevoir l’infini qui recule
Et se recueille, avant de presser dans ses bras,
L’horizon qui s’émeut, s’approchant, pas à pas.
Que d’appels oppressés, de frissons, de musique,
Éperdus, haletants comme un plaisir physique,
Quelle épuisante extase et quel troublant émoi,
Dans les soirs accablés, monteraient jusqu’à moi!…
Mais j’irais, me cachant dans la nuit, sous ses voiles,
Dérober le repos immortel des étoiles,
Et je ne serait plus qu’un doux astre qui luit,
Quand elles pâliraient de langueur dans la nuit…
(http://lali.toutsimplement.be/lemotion-deva-senecal/)
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