Boidin (Marthe) 1899-1987
Marthe Boidin
- Auxerre
- "Une oeuvre qui s'enfonce dans l'oubli? " Avec le site "Le nouveau Commerce", dont il faut consulter la fiche biographique, nous voudrions contribuer à sa survie.
- Consulter également sur Gallica la revue "Le Divan" (1938, p. 233)
Bibliographie:
1938 : Jeux de Merlin
1976: Poèmes de l'Althéa
1985 : Les Alliages (Poésie pour deux mains)
Chapeaux de soleil
- 1 -
La trame de soleil, le grand tissu de joie
Qui traîne jusqu'au sol ne peut pas nous vêtir.
Chacun a cru tailler sa robe en cette soie
Et dans les plis profonds chaudement se blottir.
Mais l'ombre nous habille et l'ombre nous habite.
Elle est pesante en nous et retarde nos pas;
L'étoffe du soleil s'arrache de nos bras
Et la saison d'été, de longs rayons en fuite,
Ne posera sur nous que ces tremblants chapeaux.
Parfois l'âme est saoule, et folle de sa coiffure
Malgré sa nudité, se croit sous l'oripeau
De soleil déchiré, reine sans imposture.
- 2 -
Cache dans tes cheveux pour attendre l'aurore
Cet oeillet de soleil, que rongerait la nuit.
Au chapiteau bouclé quelque lumière encore
S'amuse, mais déjà des piliers nus s'enfuit.
- 3 -
Des couronnes d'oiseaux, le panache de chair
Montre où marche ma joie et son front invisible.
Oui, j'avais demandé: "Ne foulez pas le lierre
Il entoure ma tête et je repose ici."
Mais lorsque je me lève, à ce doré de l'air
Mesurez où respire un bonheur indicible.
- 4 -
Rendez-vous au bonheur de ce trèfle incarnat:
La route y va, le ciel y touche, un arbre y penche
Et l'ardeur d'un champ pourpre, à chacun de vos pas,
Sur votre joue avance entre les plages blanches
Poèmes publiés dans "La Muse Française" 1938
Migrateurs
- 1 -
Ne déchirez pas l'air sans laisser un regard
Au verger du sommeil, comme une vive aumône.
Que dans l'herbe immobile, un souffle de départ
Hante la fleur touchée, une rouge anémone.
- 3 -
Les enfants de vos nuits seront toutes ces fleurs
Et le vent de votre aile a semé ces familles...
- Laissez rougir les prés, votre sang est ailleurs
Et la banquise au loin attend vos oeufs fragiles.
Critiques publiées dans "La Muse Française", 1938
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