Broglie (Princesse Mathilde de) (Après 1900 ?)
Princesse Mathilde de Broglie
Marquise de Lubersac
Peinture et Poèsie
(Béatrice Carebul est son nom de jeune fille et de peintre)
1883-1973
1 - Poésie
Bibliographie :
- 1939 : Dialogues du vent et du soleil
- 1947 : La route éblouie
- 1950 : Cantate de l'univers
- 1952 : La route éblouie
- 1955 : Cris dans la nuit - Prix de l'Académie Française 1956
- 1958 : Le fou de sept heures (nouvelles)
- 1964 : Spirales
- 1969 : Galaxies
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Poèmes extraits de
Dialogues du vent et du soleil
QUESTIONS.
O forêt maritime et pleine de soleil,
Odorante de sel, de résine et d'été,
Pourquoi semblez-vous claire avec des yeux d'éveil,
Chantante de chaleur, parlant d'immensité ?
La mer, les horizons, les musiques humaines,
Rien ne nous est assez pour calmer notre espoir ;
Où donc trouverons-nous ce mystique domaine
Que l'âme douloureuse espère chaque soir ?
Inutile beauté des choses ou des êtres,
Matins bleus sur la mer, ou crépuscules d'or,
Anxiété qui s'ouvre en ouvrant les fenêtres,
Vivants qui sont plus morts que les plus vieux des morts ;
Qu'est-ce que l'Ame, ô Mer, ô Forêt hypocrite,
Que cherchons-nous en vain, à travers tant de pleurs,
Qu'est-il donc au-delà des terrestres limites
Sinon l'antique, morne, innombrable Douleur ?
POUR LES JOURS DE BRUME INTÉRIEURE.
Quand notre air est noyé de brume universelle,
Les jours où le brouillard pénètre jusqu'au coeur,
Où l'on ressent dans l'âme une fatigue telle
Que plus rien, semble-t-il, n'y renaît ou n'y meurt.
N'est-ce pas vous, grand Bach, ô musique immortelle.
Vers qui, dans un besoin de force et de raison,
On cherche un beau refuge, un espoir et de l'aide ?
Bach, onde lumineuse, immenses horizons,
Bach que l'on pourrait croire, aux accents qu'il possède,
Etre un autre Renan qui parle à plusieurs voix,
Dans sa m^me logique et sa même sagesse,
Avec de haut aspect de calme temple-roi,
Robuste architecture, imposante noblesse !
Bach, phare surhumain que Baudelaire omit,
Vous éclairez un monde au-dessus des espaces ;
Sphères qui repoussez la laideur, l'ennemi,
La médiocre vie et le malheur rapace,
Que vous consolez bien ceux qui ne rêvent plus ;
Vous êtes le pays des grands soirs sur la plaine,
Vous êtes le pays des grands soirs sur la plaine,
Vous êtes le pays des longs accords conclus
Par notre âme sans fin, sans poids et sans haleine,
Avec l'orbe serein du repos absolu ;
Lucidité du ciel d'un hiver hellénique,
Vous êtes la patrie où se retrouvent, forts,
Tous ceux dont le coeur las, misérable et stoïque,
Cachait son désespoir comme on cache un trésor.
O sagesse, ô Raison, ligne planante, fière,
Jours sans ombre, sans nombre, et contemplation,
Esprit, divin Esprit d'où jaillit la Lumière :
L'Espoir inespéré d'une solution !
LE NÉANT
Seigneur, écoutez-nous qui sommes lourds et las,
Seigneur, regardez-nous et soyez secourable,
Et dites-nous pourquoi vous ne répondez pas
Quand nous jetons vers vous nos âmes misérables.
Nous avons tant souffert sans trouver l'absolu ;
Les pieds faits de lambeaux, et les larmes taries,
Nous allons, coeurs usés, dans des membres perclus ;
Nous n'avons nulle part atteint notre patrie.
Pourquoi nous donnez-vous ces rêves, ces espoirs,
Ces matins de juillet qui semblent immuables,
La subtile langueur qui tombe des beaux soirs,
Comme un glaive perfide en nos mains vulnérables.
Pourquoi nous avoir faits si petits et si vastes
Que notre pauvre coeur contienne l'infini,
Tandis que notre aspect est cet humble contraste
Qui s'en va trébuchant, avec des yeux ternis ?
Pourquoi, s'il n'est que pleurs, nous donner tant d'espace,
Et ces besoins de croire et ces bondissements,
Et nous laisser bâtir sur des choses qui passent,
Puisque tout n'est que vide, anéantissement.
Nous avons trop cherché nos âmes vagabondes
A travers trop d'aspects de ce pauvre univers...
Mon Dieu, vous vous taisez, la nuit est plus profonde ;
On n'entend que le vent, la douleur et la mer,
La respiration magnifique des Mondes.
LE DERNIER SAUT.
Le promontoire est haut qui domine la mer ;
Le soir s'étend, immense, au ras de l'eau sans vagues ;
Les pêcheurs sont rentrés repliant leurs madragues,
Il ne reste que moi, portant mon coeur amer.
J'ai tant aimé la vie, et tant aimé la terre,
Même la dune aride et le triste chardon !
Seigneur, vous existez - puisque je vous espère -
Seigneur, pardonnez-moi d'avoir aimé vos dons.
Vers combien de ciels bleus, comme l'oiseau qui monte
Ai-je lancé ma voix, mon hymne dans le vent !
De combien de soleils ai-je bu l'or vivant
Du regard de mes yeux que jamais rien ne dompte !
Mes mains ont retenu la forme des fruits mûrs,
La fraîcheur de la source et des fleuves agiles ;
J'ai baisé dans mon coeur, les calmes soirs obscurs,
La pesante douleur des pauvres coeurs d'argile.
Je n'ai pas résolu les problèmes humains,
J'ai supplié la nuit muette et solennelle,
- Et mon âme se meurt de n'avoir pas atteint
Le reflet éclatant des clartés éternelles.
Répondez-moi, Seigneur : Où serai-je demain ?
2 - Peinture
Beatrice Carebul was considered one of the most brilliant female artists of her time... Not quite a member of the Fauve movement, Carebul had a brilliant color palate and she began to gain notice by Fauve painters like Derain and even matisse. certainly, her bold use of color and feverish brushstrokes would have been attractive to the fauvist crowd, as seen in one of her landscape paintings, "Cherry Blossoms." (lien)
Pour information
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