Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Delarue-Mardrus : Poèmes mignons

Poèmes mignons

 

Le Printemps

 

Au printemps on est un peu fou.

Toutes les fenêtres sont claires,

Les prés sont pleins de primevères,

On voit des nouveautés partout.

 

Oh ! regarde ! Une branche verte !

Ses feuilles sortent de l'étui !

Une tulipe s'est ouverte ...

Ce soir, il ne fera pas nuit.

 

Les oiseaux chantent à tue-tête,

Et tous les enfants sont contents.

On dirait que c'est une fête...

- Ah ! que c'est joli, le printemps.

 

 

Question

 

- Est-ce la mère Gigogne

Avec son cou de cigogne ?

 

- Non, petit Abel,

C'est la tour Eiffel.

 

 

Roger

 

J'ai quatre ans, je suis Roger.

J'en fais de toutes les sortes.

Je suis grand déjà, car j'ai

Les mains bien plus fortes.

 

C'est beau d'être plus âgé !

- Maintenant j'ouvre les portes.

 

 

L'Avion

 

L'avion, au fond du ciel clair,

Se promène dans les étoiles

Tout comme les barques à voiles

Vont sur la mer.

 

C'est un moulin des anciens âges

Qui soudain a quitté le sol

Et qui, par-dessus les villages,

A pris son vol.

 

Les oiseaux ont peur de ses ailes

Mais les enfants le trouvent beau,

Ce grand cerf-volant sans ficelles

Qui va si haut.

 

Moi, plus tard, en aéroplane,

Plus hardi que les plus hardis

Je compte bien aller - sans panne -

Au paradis.

 

 

 

Cigarettes

 

Les cigarettes que voilà

Sont des Egyptiennes :

C'est à papa. chacun les siennes;

Les miennes sont en chocolat.

 

 

 

Mariage

 

La voiture est fleurie,

Un monsieur se marie.

- Moi, quand je serai grand,

J'épouserai maman.

 

 

Le chat bleu

 

Sur quatre pattes, Minouchon

Les met souvent dans son manchon.

Sa fourrure soignée est bleue,

Depuis le front jusqu'à la queue.

Quant à ses yeux tout grands ouverts,

Ils sont tantôt noirs, tantôt verts.

Pour vous l'achever : tête ronde, 

Le nez le plus petit du monde,

Se couche en long, se couche en rond,

Sait miauler, faire ronron,

Aime un peu qui follement l'aime,

Mais pas tant, pourtant, que la crême !

 

 

Compliment

 

Chers parents, en ce jour de fête,

Je veux vous dire mon désir

De vous faire à tous deux plaisir,,

Mais je bredouille un peu... C'est bête !

 

Voici mon petit compliment :

Je jure d'être toujours sage...

Toujours ?... Hum ! Je n'ai qu mon âge.

Pourrais-je tenir mon serment ?

 

Car, rester tout le temps docile,

Ne pas faire ce qu'on défend,

Quelquefois, quand on est enfant,

C'est une chose difficile.

 

Non ! J'aime mieux ne pas jurer.

Toujours sage ? Oh ! je le souhaite,

Mais je crains ma mauvaise tête...

Toujours sage ?... Eh bien !

J'essaierai.

 

Chers parents, acceptez de grâce,

Ce pauvre petit compliment...

Merci, papa ! Merci maman !

Et maintenant, je vous embrasse !

 

 

Le petit Garçon de Béthune

 

Voulut manger du vol-au-vent.

Il mordit dans la croûte brune ;

Aussitôt, par-dessus la dune,

Plus léger qu'une flèche au vent,

Il vola tout droit dans la lune.

 

 

 

Petites souris

 

C'est la petite souris grise.

Dans sa cachette elle est assise.

Quand elle n'est pas dans son trou,

C'est qu'elle galope partout.

 

C'est la petite souris blanche,

Qui ronge le pain sur la planche,

Aussitôt qu'elle entend du bruit,

Dans sa maison elle s'enfuit.

 

C'est la petite souris brune

Qui se promène au clair de lune.

Si le chat miaule en dormant,

Elle se sauve prestement.

 

C'est la petit souris rouge.

Elle a peur aussitôt qu'on bouge !

Mais, lorsque personne n'est là,

Elle mange tout ce qu'on a.&

 

 

Sept ans

 

J'ai l'âge de raison - sept ans.

Sept ans ! Je suis un personnage !

Maintenant, je serai bien sage.

Tous, autour de moi, sont contents.

Il faut que je les inaugure,

Mes sept ans, en allant me voir,

Car, sûrement, dans le miroir,

Je n'ai plus la même figure.

 

 

Problème

 

On coupe deux pommes en quatre,

Combien cela fait-il de quarts ?

 

Hélas ! Au lieu de me débattre,

J'aimerais mieux manger les parts !

 

 

La toupie

 

Tourne, tourne, ma toupie,

De plus en plus fort,

Tourne, tourne, je t'épie,

Tourne, tourne encor.

 

On dit que tourne la terre

Plus vite que toi,

L'imbécile qui le croit,

Je le ferai taire !

 

Le doux bruit de ton ronron

Charme mon oreille,

Tourne, tourne, ma merveille,

Tourne, tourne en rond.

 

Quand tu seras fatiguée,

Tu t'arrêteras.

Mais une valse aussi gaie

Ne s'arrête pas.

 

Tourne, tourne, ta démence

Fait battre mon coeur,

Tourne, tourne et recommence,

O petite soeur !

 

Tourne, tourne, ma toupie,

De plus en plus fort,

Tourne, tourne, je t'épie,

Tourne, tourne encor !

 

 

L'été

 

On a fauché tout le gazon, 

La faux était bien occupée !

On dirait que l'herbe est coupée 

Jusqu'à la fin de l'horizon.

 

Le ciel est bleu, mais un nuage

Monte derrière la maison.

Ca pourrait bien être un orage...

Il fait plus chaud que de raison.

 

Jouer, l'été, vous met en nage !

Nous avons presque mal au coeur.

Mais l'herbe et sa petite odeur

Vont nous rafraîchir le visage.

 

 

Quatre heures

 

Déjeuner ou dîner,

Dîner ou déjeuner,

Ce n'est pas ça ma joie,

Mais c'est, sans qu'on me voie,

D'emporter mon goûter dehors.

Chic, alors !

Au fond du jardin où je sors,

A l'abri des plus belles branches,

Entre des fleurs roses et blanches,

Je mange mon pain que voilà

Et mon bâton de chocolat.

Et si je fais quelque bêtise,

Aucune voix qui dise :

"Ote ton coude !... Tiens-toi bien !...

Si tu parles, tu n'auras rien !"

personne ne me gronde.

Je me sens seul au monde

Dans l'ombre du sapin,

Seul avec l'oiseau qui ramage,

Le vent et le nuage,

Et mon chocolat et mon pain,

Seul avec l'heure qui s'attarde

Et le bon Dieu qui me regarde.

 

 

Les Agents de police

 

Les agents de police

Avec leur b^âton blanc

Veulent qu'on obéisse.

Ils arrêtent l'élan

Des autos en furie,

Mais, dès qu'on les en prie,

Ils vous font traverser

Sans qu'on soit renversé.

Et si, par aventure,

Un bébé doit passer

En petite voiture,

Les agents bien appris

Arrêtent tout Paris

Pour que le bébé passe,

Il faut leur rendre grâce,

Car, vraiment, les agents

Sont de bien braves gens !

 

 

 

Monsieur Polichinelle

 

Monsieur Polichinelle

De soie ou de flanelle,

Les deux bosses qu'il a

L'empêchent d'être plat.

 

Ces deux sacs à malice

Embêtent la police.

Ce qu'il en fait, des tours,

En s'esquivant toujours !

 

Au fond, c'est un apache.

Pourtant, bien qu'on le sache,

A Guignol, on se tord,

Et chacun crie : "Encor !"

 

Il n'y a pas à dire,

Il nous fait tant rire,

Il a tant de bagout

Qu'on lui pardonne tout.

 

 

Au Cinéma

 

Parce que je suis gentille,

On m'a menée au cinéma.

J'y étais avec ma famille,

Papa, maman, ma tante Emma.

 

C'était une histoire épatante,

Oui, mais je ne sais pas pourquoi,

Mon papa, ma maman, ma tante

S'amusaient beaucoup plus que moi.

 

Je suis une petite fille,

Alors Guignol me va bien mieux.

Le cinéma c'est sérieux...

- C'est le Guignol de la famille

 

 

Le Ciel

 

Je sais comment c'est dans le ciel :

C'est un jardin de neige blanche

Rempli de sapins de Noël.

Une bougie à chaque branche,

Sous chaque feuillage un joujou,

Des étoiles partout, partout,

Des fils d'or et d'argent, du givre

Qu'on peut enrouler à son doigt,

Enfin tout ce qu'il faut pour vivre.

 

Là, les poules qu'on aperçoit

Ne pondent que des oeufs de Pâques,

Et, quand on pêche dans les flaques,

On ramène au bout de son fil,

De ravissants poissons d'avril.

 

Dans ce jardin, on se promène

En choisissant tout ce qu'on veut.

On a toujours la bouche pleine,

Et c'es§ toujours l'heure du jeu.

On y est toujours en vacances,

Car c'est dimanche tout le mois.

 

On fait des balades immenses

Sur le dos des chevaux de bois.

Quand on croit qu'il vient des orages,

C'es qu'il va grêler des bonbons.

La nuit, on dort dans des nuages

Bien plus doux que des édredons,

Et quand on s'éveille à l'aurore

On se met à chanter en choeur :

" Encore ! Encore ! Encore ! Encore !"

Tant on a de plaisir au coeur !

 

On a le bon Dieu pour grand-père,

On sait tout sans jamais rien faire,

Et l'on s'amuse énormément.

Voilà la vie au firmament.

 

- Dites, vous me croyez, j'espère ?

 

 

Oeufs

 

Oeuf à la coque,

Cher petit coco blanc qu'on aime,

Dur sous la cuiller qui te choque,

Sois en dedans mou comme crême,

Oeuf à la coque !

 

Oeuf sous la poule,

Berceau blanc d'un tout petit être,

Tiens-le bien au chaud dans ton moule,

Le poussin jaune qui va naître,

Oeuf sous la poule !

 

Grand oeuf de Pâques,

Chocolat ou sucre qui brilles,

Entr'ouvre tes parois opaques

Pour les garçons et pour les filles,

Grand oeuf de Pâques !

 

 

La Lune

 

La lune est une indiscrète.

Regardez comme elle est faite !

Pas un cheveu sur la tête !

Par les fentes des cloisons,

Elle voit dans les maisons

Et nous cherche des raisons.

La lune est une indiscrète.

 

Nous lui tournerons le dos !

Pour dormir dans nos dodos,

Nous fermerons les rideaux

Au nez de la pâle intruse.

"Coucou ! C'est moi ! Je m'amuse !"

Comment ? Encore ? Elle abuse !

Nous lui tournerons le dos.

 

Nous l'avons si bien vexée

Qu'elle s'est presque vexée

Qu'elle s'est presque effacée.

La semaine s'est passée,

Il n'en reste plus qu'un quart.

"Coucou, lune !... Il est trop tard,

Elle n'est plus nulle part...

Nous l'avons trop bien vexée !

 

 

Démocratie

 

Toi, tu vas en auto de maître,

Et moi, je vais en autobus,

Mais je le soutiens mordicus,

j'en éprouve plus de bien-être.

 

Je suis perché plus haut que toi,

je vois mieux les choses qu'on voit

Et, plus solide sur ma base,

Dans les accidents, je t'écrase !

 

 

Dix ans

 

J'ai dix ans aujourd'hui. Dommage !

Ca va devenir sérieux.

Un seul chiffre disait mon âge,

A présent il en faudra deux.

 

Deux chiffres !

La même frontière

Que les gens les plus importants.

Deux chiffres pour la vie entière...

- A moins d'aller jusqu'à cent ans !

 

 

L'Automne

 

On voit tout le temps, en automne,

Quelque chose qui vous étonne.

C'est une branche, tout à coup,

Qui s'effeuille dans votre cou.

 

C'est un petit arbre tout rouge,

Un d'une autre couleur encor.

Et puis, partout, ces feuilles d'or

Qui tombent sans que rien ne bouge.

 

Nous aimons bien cette saison,

Mais la nuit si tôt va descendre !

Retournons vite à la maison

Rôtir nos marrons dans la cendre !

 

 

 

Violette et Papillon

 

I

 

Fleurs de Pâques, pâquerettes,

Empesez vos collerettes !

Et vous, les jolis boutons d'or,

Tendez vos tout petits bois d'or !

 

Car demoiselle Violette,

Dans un rayon

Fait sa toilette,

Pour épouser le paillon.

 

Sa feuille verte est son ombrelle,

Très gentiment,

Bleu diamant,

Une goutte d'eau la fait belle.

 

Son fin corsage sans corset

C'est son calice,

Chacun le sait,

Et sa robe est sa tige lisse.

 

Pour la question du parfum,

Le sien lui reste.

Il est modeste,

Mais bien plus suave qu'aucun.

 

Voilà donc la toilette faite !

C'est grâce à vous,

jaune coucous

Et la fiancée est parfaite.

 

II

 

Or le papillon très aimant,

Battant de l'aile,

S'en vient vers elle

Aussi beau qu'un Prince Charmant.

 

Debout comme des personne

Sous le grand ciel,

Douces et bonnes,

Les fleurs saluent, pleines de miel.

 

En cortèges et caravanes,

Frelons ronfleurs

Autour des fleurs

Sont de mignons aéroplanes.

 

O carillons, carillonnez !

O soeurs des cloches,

Clochettes proches,

Sonnez au vent par milliers !

 

Voici, pour compléter la noce,

Un bon curé.

C'est, tout doré,

Le limaçon gonflant sa bosse.

 

Ayant pour adjoint le bourdon,

Sans rien qui frise

Sa barbe grise,

Monsieur le maire est un chardon.

 

Et, pendant la cérémonie,

Le gris grillon

Au violon

Fait entendre un flot d'harmonie.

 

 

III

 

Sitôt le repas nuptial,

Voici la danse !

Le bal commence,

Insectes et fleurs, tous au bal !

Oui !

Les pétales et les ailes

Entrelacés,

Tournez, valsez,

Comme messieurs et demoiselles !

 

Le soir vient... Dans l'herbe d'avril

Luisante et douce,

Chacun se pousse :

"Où donc est-elle ? Où donc est-il ?"

 

Car loin des rumeurs de la fête

Ils sont partis,

Les deux petits,

Le papillon, la violette...

 

C'est fini ! Fermez-vous, ô fleurs.

Adieu, merveilles !

Partez abeilles,

Ronflez, tous les petits moteurs !

 

Fleurs de Pâques, pâquerettes,

Repliez vos collerettes,

Et vous, les jolis boutons d'or,

Videz vos tout petits bols d'or !

 

 

Le Ballon Rouge

 

"Oh ! le joli ballon rouge !

Voyez comme il brille et bouge

Tout au bout de son long fil !"

Mais soudain qu'arrive-t-il ?

L'enfant a fait un faux geste,

Voici le ballon crevé.

c'es fini ! Plus rien n'en reste.

Cela devait arriver.

Un ballon tout comme un rêve,

N'a qu'une existence brêve...

 

L'enfant qu'un sanglot soulève,

Devant un pareil malheur

Sent aussi crever son coeur.

Pourquoi pleure-t-il cet ange ?

Il en reste des ballons,

Rouges ou bleus, ronds ou longs,

 

Des beaux ballons de rechange !

Un jour, quand il grandira,

Le pauvre tout petit être,

Son coeur crèvera peut-être...

Mais qui donc le lui rendra ?

 

Fragile au bout de la ficelle

Ainsi qu'un ballon rouge ou bleu,

Garde ton coeur, petit monsieur,

Garde ton coeur, mademoiselle...

 

 

Le Cerceau

 

Lorsque je pousse mon cerceau

Devant moi le long de l'allée,

Peut-être bien qu'on me croit sot.

Mais jusqu'où va ma course ailée

Lorsque je pousse mon cerceau,

Ca, c'est le secret de mon rêve.

 

Parcours qui jamais ne s'achève,

jusqu'où donc va-t-il, mon cerceau,

Quand je cours derrière mon rêve ?

Et le pouvoir de mon bâton,

Bâton magique, sortilège,

Le saura-ton, le saura-ton ?

 

Folle roue au vent, où donc vais-je ?

Le saura-t-on ? Le saura-t-on ?

Devant moi, le long de l'allée,

Lorsque je pousse mon cerceau,

Peut-être bien qu'on me croit sot,

Mais jusqu'où va ma course ailées ?

 

- Et si c'est jusqu'au paradis,

Est-ce toi qui le sauras, dis ?

 

 

Le Vent

 

Dans le jardin, le vent nous pousse,

Et pourtant on ne le voit pas.

Nous avons beau lui crier :

"Pouce !"

Rien n'arrête son branle-bas.

 

Quand nous courons sur les pelouses,

Il court encor plus fort que nous.

Tantôt il colle à nos genoux,

Tantôt il nous gonfle nos blouses.

 

Aussi brusque que les garçons,

Il tire les robes des filles.

Il nous roule comme des billes,

Il a de mauvaises façons.

 

Pourtant quelle amusante chose

De sauter à travers le vent !

On a la figure plus rose

Et tous ses cheveux par devant.

 

On est comme l'herbe et la branche,

Tout malmené, tout secoué.

On n'a pas besoin de jouer.

- Oh ! Qu'il fasse du vent dimanche !

 

 

Petit Bébé

 

Si  cette demeure est en fête,

C'est parce que, dans quelques mois,

Au fond du berceau qu'on apprête,

Va dormir un petit minois.

 

Une maman t'attend chez elle,

Bébé, qu'on va vouer au bleu.

Que seras-tu ?... Petit monsieur

Ou bien petite demoiselle ?

 

Qu'importe ! Dans ton maillot neuf,

Qui que tu sois, garçon ou fille,

Bébé, joujou de la famille,

Bébé rond et blanc comme un oeuf,

 

Viens ! Viens !...Sans te connaître encore,

On t'aime plus que de raison.

Tes parents disent : "Je l'adore !"

Tu remplis toute la maison.

 

Viens ! Viens !... Il fera si bon naître !

Ton berceau blanc veut te bercer,

Ton lait chaud veut être sucé,

Chacun veut que tu sois son maître.

 

Viens ! Viens ! Il faut vivre à ton tour.

Viens connaître ta première heure !

Vivre est bon même quand on pleure.

Viens ! Voici se lever le jour !

 

 

L'Hiver

 

L'hiver, s'il tombe de la neige,

Le chien blanc a l'air d'être beige.

 

Les arbres sont bientôt touffus

Comme dans l'été qui n'est plus.

 

Les oiseaux marquent les allées

Avec leurs pattes étoilées.

 

Aussitôt qu'il fait assez jour,

Dans le jardin bien vite on court.

 

Notre maman nous emmitoufle,

Même au soleil, la bise souffle.

 

Pour faire un grand bonhomme blanc,

Tout le monde prend son élan.

 

Après ça, batailles de neige !

On s'agite, on crie, on s'assiège.

 

Et puis on rentre, le nez bleu,

Pour se sécher autour du feu.

 

 

Un Petit Garçon

 

Je suis un petit garçon

Haut comme la table,

Bien souvent insupportable,

Quelquefois mignon.

 

On dit quand je suis mignon :

- Viens que je t'embrasse !

Mais lorsque je suis grognon :

- Qu'on m'en débarrasse !

 

 

Une Petite Fille

 

Je suis une petite fille

Et tout le monde m'aime bien.

Je ne connais encor rien,

Mais je suis si gentille !

 

Pas tous les jours, pas tous les jours !

Quelquefois je pleure et je rage.

- On ne peut pas être toujours

Sage comme une image !

 

 

Regret futur

 

- Quand je serai grande personne

Je ne serai plus un enfant.

Bonsoir tout ce qu'on me défend !

Que la vie alors sera bonne !

 

- Et pourtant, quand tu seras grand,

Chère petite tête blonde,

Tu diras comme tout le monde :

"Oh ! que ne suis-je encore enfant !"

 

 

La pluie

 

Il pleut sur la vitre, il pleut sur le monde,

Il pleut sur la mer ; il pleut sur les fleurs.

C'est un petit bruit qui gronde.

Les fenêtres sont tout en pleurs.

 

Ecoute pleuvoir, si tu peux te taire !

Les nuages noirs sont tout gonflés d'eau.

Ecoute, (cela vient de haut),

Le ciel qui tombe sur la terre.

 

 

Petit Bateaux

 

Sue le bassin des Tuileries

Ou le bassin du Luxembourg.

Avec mille coquetteries,

La légère flotille court.

 

Ce sont de bien petits voyages,

Et pourtant c'est toute la mer

Avec ses risques, ses naufrages,

Et plus d'un navire s'y perd.

 

Les petits hommes, sur la rive,

Suivent leurs embarcations.

Grandes sont leurs émotions.

car un malheur si vite arrive !

 

Certes, leur bâtiment altier

Ne fera pas le tour du monde.

Cependant cette eau peu profonde

Reflète le ciel tout entier.

 

Les périls en miniature

De leurs petits bateaux errants,

C'est l'image de l'aventure

Qu'ils courront lorsqu'ils seront grands.

 

Sur l'océan de l'existence

Ils auront des hauts et des bas

Comme leurs barques en partance.

Heureux, ils ne s'en doutent pas.

 

Il leur faudra bien des années

Pour savoir qu'à l'âge des jeux,

Ils ont vu passer sous leurs yeux

Le tableau de leurs destinées.

 

A Dieu vat ! le mignon bateau

Navigue avec l'espoir en proue.

Le petit garçon croit qu'il joue...

Hélas ! Il sera grand bientôt.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



28/12/2014
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