Delarue-Mardrus, une athée si chrétienne !
Lucie Delarue-Mardrus, une athée si chrétienne !
ou bien
a "Christianity without God"
(selon le titre du récent ouvrage de Daniel C. Maguire)
Poèmes cités et liens dans l'ordre de publication des recueils
"Dieu est seul ! Dieu est seul ... Il ne peut croire en rien,
Car, étant Dieu, c'est Lui le vrai, le seul athée."
(Souffles de tempête, 1918)
"Nous n'avons pas de religion. Ce n'est pas par mauvaise volonté. Quand quelqu'un de mes amis me demande pourquoi je ne crois pas, il me semble entendre formuler :
- Pourquoi n'êtes-vous pas millionnaire ?
Je réponds :
- Parce que je n'ai pas de millions. Donnez-les moi donc !
..............
A défaut d'autre trésor, j'ai l'amour de la chose catholique.
J'aime la grande flamme d'enthousiasme qui fit Notre-Dame de Paris et un saint François d'Assise."
(Sainte Thérèse de Lisieux, 1926)
Occident 1901
Trilogie du signe de Croix : le Père, le Fils, l'Esprit
Ferveur 1902
Le poème de l'éternelle église
Horizons (1905)
La Figure de proue (1908)
Premier salut (page 140)
Angélus (p. 141)
Invocation (p. 145)
Litanies de Notre-Dame (p. 147)
Ode aux Juifs (p. 169)
Fourneau économique (p. 187)
Ave Maria (p. 263)
Par Vents et Marées
Souffles de tempête (1918)
Ténèbres (1914)
Les sept douleurs d'octobre
Mort et Printemps (1932)
Sainte Thérèse de Lisieux (1926)
Credo
(extraits de cette forme de Préface, p. 5-6)
"Ce livre est un hommage.
C'est l'hommage passionné d'une incroyante à la carmélite-fantôme miraculeusement apparue,avec ses roses dans les mains, au milieu d'une époque qui désole et terrifie les poètes.
Mon but est de faire connaître la nouvelle sainte à tout un monde qui ne s'intéresse pas encore à elle, monde d'indifférence religieuse et de ferveur artistique, monde où l'on fait le voyage pour admirer les splendeurs chrétiennes de Chartres, mais où n'a pas pénétré l'Histoire d'une Ame, trop aride pour qui ne croit en rien.
Aux yeux de ceux-là, l'Histoire d'une Ame, est écrite comme dans une langue étrangère. Ils ne la liront donc pas. Je veux essayer d'en tirer quelque chose qu'ils pourront admirer, afin de grossir le nombre des amis de la "petite reine" en lui amenant les artistes ; car elle a droit à leur salutation.
Cette salutation, certes, ne sera pas la même que celle des dévots. Ils n'ont pas besoin qu'on les guide. Ils ont tout ce qu'il faut pour les satisfaire.
- Puisque vous n'êtes pas croyante, laissez donc les saints tranquilles ! Votre livre ne pourra que nous offusquer.
- Pardon. Thérèse Martin est ma payse et, à peu de chose près ma contemporaine. Je ne veux pas laisser passer son entrée lumineuse dans la sainteté sans l'honorer à ma manière. Et, du reste, elle est désormais du domaine public. Nous en voulons notre part. Nous voulons aussi lui porter notre offrande. Les artistes ignorants des choses de l'Eglise militante sont peut-être plus proches que vous ne le croyez de l'Eglise mystique. Qui sait ? Mes paroles profanes engageront peut-être quelques-uns d'entre eux à se convertir.
(L'idée d'un roman), p. 16
En ce qui me concerne personnellement, mon premier contact avec la sainte eut lieu pendant la guerre par l'envoi qui me fut fait de son image, présent d'une personne de ma famille qui désirait me convertir.
Je me souviens d'avoir longtemps regardé ce portrait d'une fille de mon Calvados et de m'être dit (je m'en excuse près de la petite Thérèse) que je me servirais de ce visage pour l'un de mes prochains romans...
(Plus tard, 2ème contact) Je cherchai dans mes papiers, retrouvai le petit portrait. de nouveau l'idée d'un roman naissait autour de ce visage frappant.
Or, le vrai roman de cette jolie figure, je le sus plus tard, était autrement extraordinaire que toutes les imaginations d'un écrivain.
Ma troisième rencontre avec la sainte.
Dans la cathédrale de Lisbonne, lors d'un voyage au Portugal, après la guerre, la première chose qui frappe mes yeux, c'est la bannière de la Bienheureuse petite Thérèse de Lisieux. On vient juste de la recevoir.
Encore un coup m'apparaissait le jeune visage de ma payse, et, cette fois, comme un véritable sourire d'accueil en terre étrangère.
Mais enfin qu'était-ce donc que cette petit Thérèse que je retrouvais si loin de chez nous, et qui devenait plus notoire que le soldat inconnu, ce saint laïque ?
(paru dans L'Echo d'Alger du 04-01-1936)
A suivre
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