Delebecque (Edmée) 1880-1951
(1880-1951)
Peintre et poétesse très estimée au début du XXème siècle, quasiment oubliée aujourd'hui.
Séché (vol. 2, p. 88, Archive.org)
- Je meurs de soif auprès de la fontaine, Sansot et Cie, Paris, 1907
- Le livre de Job traduit de l'hébreu par Edmée Delebecque, préface d'Israël Levi, Paris, Leroux, 1914
- La Nuit claire, Paris, Delesalle, 1912, sd. Revue dont elle est l’éditrice.
- Dans la solitude du cœur, Paris, Delesalle, sd
Il est dans la riante immensité des choses,
Dans le bruit de la vie et de la volupté,
Sous le ciel clair, parmi les parfums et les roses,
Un coeur toujours rongé d'angoisse et tourmenté;
Un coeur que tout irrite et tue, et qui promène
Partout l'orgueil et la tristesse d'un vaincu,
Qui se sent étranger à toute joie humaine,
Coeur déjà vieux et qui pourtant n'a pas vécu.
Ce coeur qui voudrait enflammer tous les espaces
De la folie impétueuse de ses voeux,
Et qui n'a pas pu saisir même l'ombre qui passe
Du bonheur indicible et surhumain qu'il veut,
Ce coeur est mien: Tout mon trésor et ma misère,
A la fois ma torture et mon obscur amour,
Mon univers et mon poème et mon mystère...
Ce coeur, je viens vous l'apporter, frère d'un jour;
A vous qui l'avez su, de par votre sagesse,
Calmer une heure, ainsi qu'un enfant qu'on endort,
Et qui fîtes fleurir, en ses blancheurs de mort,
Le rosier pâle et précieux de la tendresse.
Je meurs de soif auprès de la fontaine
Près d'un ruisseau
Bercez, bercez mon âme endolorie,
Eaux murmurantes...
Mon âme chante
Sa douleur, et puis est guérie.
Mais je ne sais quelle mélancolie
Demeure en elle...
Eau qui ruisselle
Endors en chantant sa folie.
Toujours, toujours, mon âme triste et vaine,
Oubliant l'heure,
Se tait et pleure;
Il lui faut oublier sa peine,
Et qu'à jamais sa douleur soit guérie
Pour qu'elle chante...
Eau murmurante
Berce mon âme endolorie.
(Mélodie de Ropartz, 1908)
Aux hommes
Vous m'avez regardé d'un air effarouché,
Et vous avez, quand j'ai passé, tourné la tête,
Parce que je n'ai pas voulu me rapprocher
De vous, ni rire et chanter gaiment dans vos fêtes.
Parce que mon esprit n'est pas semblable à vous,
Vous méconnûtes ma fierté qui vous irrite;
Mais ce n'est pas l'affection ou le courroux
De vos âmes que je redoute ou sollicite.
Moi qui suis ivre des sommets, d'air vierge et pur,
Vous supposer m'est une amère servitude,
Et j'enferme jalousement dans mon coeur dur,
Comme un trésor, ma douleur et ma solitude.
Ce qu'il me faut, ce ne sont pas vos plats amours,
Vos bonheurs languissants ou vos chagrins vulgaires,
Non! c'est un infini plus glorieux, un jour
Plus éclatant, un songe, une extase, un mystère;
C'est quelque Dieu puissant et tendre, un idéal,
Un inconnu que l'âme enfin vivante adore,
C'est le jaillissement d'un amour triomphal
Que je cherche partout, que j'attends, que j'implore !...
Hélas ! dans mon désert immense et mon tourment,
Nul ne vient m'arracher à l'ennui qui me pèse;
Je me torture, et je me consume âprement
Dans un désir que rien n'éteint, que rien n'apaise.
Laissez-moi me plaire en mon mal ! Laissez-moi seul !
Loin de vous, loin du monde étranger, je me voile
Dans les plis de mon rêve ainsi qu'en un linceul
En contemplant la clarté froide des étoiles.
Je meurs de soif auprès de la fontaine
Voici l'article élogieux que lui consacre P. Quillard dans le Mercure de France du 1er mai 1907 (Gallica)
Le Mois pittoresque et littéraire, juillet -décembre 1907
Bibliothèque universelle et revue suisse (1906)
Les Temps Nouveaux 27-04-1907
Il existe de nombreuses cartes postales reproduisant des tableaux d'Edmée Delebecque. En voici quelques-unes.
(Cliquer 1 fois pour agrandir, ou 2 fois pour accéder à l'image suivante)
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