Gaillarde (Jeanne) 16ème
Jeanne Gaillarde
16ème siècle
Consulter l'ouvrage de Michèle Clément et Janine Incardona
A J. C. (Jacques Colin)
De ton ennui je prendrais déplaisir,
Ne laisse donc de deuil ton coeur saisir:
Il est par trop à nature contraire.
Le meilleur est de bien tôt s'en retraire,
Et le chasser quand on a le loisir.
S(i) en amitié tu veux parti choisir,
Fais qu'il en est comme toi le désir,
Pour te vouloir la fatigue soustraire
De ton ennui.
De liberté ne me veuille désaisir.
Et trop plus cher voudrais morte gésir,
Que te vouloir en mon amour attraire
Pour faire honneur tant soit peu de moi traire.
Par quoi pourras ailleurs chercher plaisir
De ton ennui.
Réponse de Jeanne Gaillarde
à Clément Marot
De m'acquitter, je me trouve surprise
D'un faible esprit, car à toi n'ai savoir
Correspondant: tu le peux bien savoir,
Vu qu'en cet art, plus qu'autre l'on te prise.
Si fusse autant éloquente et apprise,
Comme tu dis, je ferais mon devoir
De m'acquitter.
Si veux prier la grâce en toi comprise,
Et les vertus, qui tant te font valoir,
De prendre en gré l'affectueux vouloir,
Dont ignorance a rompu l'entreprise
De m'acquitter.
A Clément Marot
Epigramme
de Jane Gaillarde, lyonnaise
C'est un grand cas voir le mont Pelyon
Ou d'avoir vu les ruines de Troye:
Mais qui ne voit la ville de Lyon
Aucun plaisir à ses yeux il n'octroie
Non qu'en Lyon si grand plaisir je croie,
Mais bien en une étant dedans sa garde:
Car de la voir d'esprit ainsi gaillarde,
C'est bien plus vu que de voir Lyon:
Et de ce siècle un miracle regarde,
Pource qu'elle est seule entre un million.
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