Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Holmès (Augusta)1847-1903

Augusta Holmès
1847-1903



     

 

 

2 sonnets publiés dans Paris Moderne (vol. 2 (1882-1883)

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 Impossible de ne pas intégrer cette compositrice dans cet ensemble de poétesses. Augusta Holmès a en effet écrit la plupart des textes de ses nombreuses mélodies et de ses opéras.

Ecouter La mélodie "A Trianon"
(Hélène Lidquist soprano et Philipp Vogler piano, paroles ci-dessous. Autres documents sur Youtube)

A Trianon

Suivez-moi, Marquise,
Parmi les parfums et la brise,
Vers le Temple d'Amour
Qui nous sourit aux derniers rais du jour,
Suivez-moi, Bergère,
Parmi la mousse et la fougère,

Et les fleurs s'ouvrant sous vos pas,
Diront: " d'Amour, la mère
Est plus sévère,
Et Flore a moins d'appas ! "
Venez sous l'aubépine rose,
Moins rose que ta lèvre éclose !

Permettez qu'enfin je repose
Mon front tout près de votre cœur !
Votre sein bat plus vite…
En vain votre regard m'évite…
Ta main si frêle est trop petite
Pour cacher ta rougeur !

Venez donc, Marquise !
Goûtons ensemble l'heure exquise
Car l'Amour vous a conquise
Et c'est la fin du jour !

 
Fleur-de-neige
 
En cape rose, en cotte blanche, 
Sans haubert et sans bouclier,
Fleur-de-Neige et son chevalier
Sont allés cueillir la pervenche.
M'aimes-tu? Ne m'aime-tu pas?
C'est le cor qui sonne là-bas!
"Dame, tressez le saule et l'yeuse
Et quitter les jeux et les ris,
Car je vais bien loin de Paris
Courtiser une autre amoureuse."
M'aimes-tu? Ne m'aime-tu pas?
C'est le cor qui sonne là-bas!
Il s'est penché vers son amie
Pour baiser ses lèvres en fleur;
L'aiguille d'or le frappe au coeur,
Et sur l'herbe il tombe sans vie!
M'aimes-tu? Ne m'aime-tu pas?
C'est le cor qui sonne là-bas!
Le rossignol ne peut se taire 
Et gazouille bien tristement:
Pourquoi tuer ce tendre amant, 
Il n'aimait que toi sur la terre?
M'aimes-tu? Ne m'aime-tu pas?
C'est le cor qui sonne là-bas!

Sérénade printanière

 

 

Hier comme aujourd'hui, ce soir comme demain,

Je t'adore !

Quand je vois ton regard, quand je frôle ta main,

C'est l'aurore !

Qui donc nous avait dit que le monde est méchant,

Que l'on souffre,

Que la vie est un pont qui tremble, se penchant

Sur un gouffre ?

Où donc sont les ennuis, les erreurs, les dangers,

Les désastres ?

Avril gazouille et rit dans les tendres vergers

Fleuris d'astres !

Le sombre hiver a fui ; le radieux printemps

Nous délivre.

Viens mêler à mes pleurs tes baisers haletants ;

Je veux vivre !

Nos coeurs sont confondus, nos âmes pour toujours

Sont unies ;

Nous avons épelé le livre des amours

Infinies !

Et je ne vois plus rien que l'éclair de tes yeux

Pleins de fièvres... 

Viens ! je veux soupirer les suprêmes aveux

Sur tes lèvres !...


 
Augusta Holmès par Gustave Jacquet (Gallica)
(Gallica)
Répétition de la Montagne noire, son chef d'oeuvre, sous sa propre direction
(Univers illustré, Gallica)


22/07/2010
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