Kermorvan (Marie-Aimée de) 1904 -1985
Marie-Aimée de Kermorvan
(1904-1985)
Maurras et Marie-Aimée de Kermorvan à sa droite
Consulter le site xaviersoleil.free.fr
(site très informé qui présente son parcours et de nombreux poèmes)
- 1929 : Soleil de France
- 1936 : Jeu de Balance (avertissement de Raymond de la Tailhède)
- 1951 : Les Cannibales, conte moral et politique (préface de Charles Maurras)
- 1978 : Choix de poésies (Points et contrepoints)
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Dans la Muse française du 10 janvier 1931
Poèmes extraits du Jeu de Balance
SONNET À L'AMOUR
Eclate dans mon vers comme un soleil, Amour !
Amour, ainsi qu'un vin répands-toi dans ma veine !
Fleuve qui rafraîchis et brûles tour à tour,
Inonde tout mon sang de ta flamme sereine.
O vous, ô vous que livre à des transports charmants
La fraîche volupté de vos saisons nouvelles,
Accourez, et, riant à l'afflux de vos ans,
Ceignez vos jeunes fronts de ces roses mortelles.
Amour, soleil antique et nouveau, lève-toi !
Vois : la terre s'éveille à ton divin émoi.
L'arbre s'enfle de sève ; et déjà, rougissante,
De son voile à demi couvrant sa joue en fleur,
Et contenant son âme en son sein frémissante,
La vierge tremble au bras d'un époux ravisseur.
ELOGE DE CHARLES MAURRAS
Toi que la Seine a vu, sur des bords éputés,
Renouveler du tout ces antiques usages
Qui firent les chanteurs, pères de tous les sages,
Comptables du renom des fécondes cités,
Qu'oser dire de toi ? Car de ceux-là, vantés,
De la fable, on te voit égaler les ouvrages ;
Tu as, comme Amphion en d'héroïques âges,
Elevé des remparts aux peuples hébétés.
Ce n'est pas autrement que la belle Ionie
Au goût de la mesure a formé ton génie,
Charles Maurras, honneur des rivages latins.
Le premier Amphion dans l'humaine mémoire
Vit à jamais, et voit s'inscrire dans l'Histoire,
Plus sûrement gravés qu'aux astres, tes destins.
EPITAPHE DE JEAN MORÉAS
Et que font à mes vers les tumultes humains !
Qu'importe un vain nom, et, plus vaine,
Cette voix des vivants ! J'ai pressé de mes mains
Le myrte, honneur de votre Athène,
Et cette gerbe aussi du silence, moisson
Due aux Heures aux glissants voiles,
Jean Moréas ; et quant à moi, pour votre nom,
Je ne l'ai cherché qu'aux étoiles.
SONNET À LA BEAUTÉ
Perfection de l'ordre, ^divine beauté,
Terme des lois, des arts et de toutes science,
Des nombres balancés ô secrète cadence,
Des éléments divers l'amour et l'unité,
Brillante ! Ecoulement de la divinité !
Qu'en une âme insensible aux jeux de l'apparence,
Telle en un vase pur une subtile essence,
Tu verses de profonde et sainte volupté !
Harmonie ! Harmonie ! O musique des lignes,
Ainsi qu'au cercle immense où se meuvent les signes,
Ta loi douce s'impose à nos esprits grossiers.
Tu sais faire, mesure éternelle et sereine,
Sur toute passion la raison souveraine,
Et les humains, ainsi que des cieux, réguliers.
SONNET À LA VOLONTÉ
Je te salue, ô toi du héros et du sage
Dure nourrice, mère aux entrailles d'airain !
O Volonté, jamais tes fils au front hautain
Sacrifièrent-ils à l'ordinaire usage ?
Mais qui te réduirait, lorsque'à ton avantage
On voit tout conspirer ? Les refus du destin
Eux-mêmes ne sont plus qu'aiguillons dans ta main.
Tonne-t-il ? Mais la foudre irrite ton courage.
Celui-là qui s'élève à l'empire de soi
Justement à la foule apparaît comme un roi
Par le geste, le front et la noble stature.
A son ferme propos qu'il assure sa foi,
Et qu'il prenne sans plus le fer d'une mais sûre
Pour se tailler un univers à sa mesure.
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