Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Laurencin (Marie) ... ... ... ... 1885-1956

Marie Laurencin (1885-1956)

 

aussi Louise Lalanne

(mystification littéraire de Guillaume Appolinaire)

 

Marie Laurencin avec ses élèves, 1932, Gallica

 

 

- Poèmes, Bernouard éditeur, 1926

- Petit Bestiaire, poèmes inédits, Bernouard, 1926 (cote très élevée)

 


 

 

Deux poèmes de Marie Laurencin recueillis par Adrienne Monnier pour la revue "Le Navire d'Argent, en 1926

 

 


 

 

 

Le calmant

 

 

 

Plus qu'ennuyée

 

Triste.

 

Plus que triste

 

Malheureuse.

 

Plus que malheureuse

 

Souffrante.

 

Plus que souffrante

 

Abandonnée.

 

Plus qu'abandonnée

 

Seule au monde.

 

Plus que seule au monde

 

Exilée.

 

Plus qu'exilée

 

Morte.

 

Plus que morte

 

Oubliée.

 


Louise Lalanne alias Guillaume Apollinaire, alias Marie Laurencin


- 2 poèmes publiés sous le pseudonyme d'Apollinaire, Louise Lalanne.

Consulter l'ouvrage consacré aux"supercheries littéraires") et la page de Philippe Bonnet concernant le cas Louise Lalanne

 

" Dans un ouvrage de 98 pages paru en 1956 chez l'éditeur Pierre Cailles, l'artiste Marie Laurencin, l'une des relations sentimentales majeures de Guillaume Apollinaire, écrivit que l'écrivain avait eu l'idée "d'inventer une femme poète", Louise Lalanne." (Philippe Bonnet)

 

 

 

 

 



 
Le présent

Si tu veux je te donnerai    
Mon matin, mon matin gai    
Avec tous mes clairs cheveux    
Que tu aimes;    
Mes yeux verts    
Et dorés    
Si tu veux.    
Je te donnerai tout le bruit    
Qui se fait    
Quand le matin s'éveille    
Au soleil    
Et l'eau qui coule    
Dans la fontaine    
Tout auprès;    
Et puis encor le soir qui viendra vite    
Le soir de mon âme triste    
A pleurer    
Et mes mains toutes petites    
Avec mon cœur qu'il faudra près du tien    
Garder.

 

Hier

 

Hier, c'est ce chapeau fané    
Que j'ai longtemps traîné    
Hier, c'est une pauvre robe    
Qui n'est plus à la mode.    
Hier, c'était le beau couvent    
Si vide maintenant    
Et la rose mélancolie    
Des cours de jeunes filles    
Hier, c'est mon cœur maldonné    
Une autre, une autre année!    
Hier n'est plus, ce soir, qu'une ombre    
Près de moi dans ma chambre.

 

En 1931, Francis Poulenc met en musique ces deux derniers poèmes qui en encadrent un troisième, d'Apollinaire, intitulé "Chanson".

 

 

 




13/12/2010
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