Maraval-Berthoin (Angèle)
Angèle Maraval-Berthoin
(Début XXème siècle)
poétesse oranaise, inspirée par les traditions berbères, qu'elle traduisit et adapta en français. Oeuvre la plus célèbre: "Chants du Hoggar", 1924.
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Publié dans la revue Le Divan 1927
Paru dans la "Semaine de Paris", et dans la "Revue mondaine oranaise le 1 février 1913
La danseuse
Elle est le baiser, la caresse,
La volupté de la Kasbah,
Quans son corps souple se débat
Ou s'étire dans la paresse.
Gracile, son buste élancé
Que le soleil adore et dore
Semble une harmonieuse amphore
Où revit un peu du passé.
Le roulis félin de ses hanches
Evoque, dans l'éloignement,
Le langoureux balancement
Des souples caravanes blanches
Ses yeux mystérieux d'amente,
Ses yeux de sphinx et de houri
Seul le sombre jardinfleuri
Où l'odeur du désir fermente
Il va des roses de son teint
A la nuque bronsée et frêle,
Aux cheveux qui sont comme une aile
Noire sur la peau de satin.
Et l'Homme sent toutes les fièvres
Marteler ses tempes en feu,
Lorsque, pour terminer le jeu
La danseuse lui tend ses lèvres.
Quand son corps souple se débat
Ou s'étire dans la paresse,
Elle est le baiser, la caresse,
La volupté de la Kasbah.
Publié sur "Taoundar net", site web sur la région de Taoundart)
EXTRAIT DE «CHANT DU HOGGAR»; DE A. MARAVAL-BERTHOIN, L’EDITION D’ART, PARIS, 1924.
Il faut être au désert, Ô Dâssîne, pour savoir , quel est le silence de la Nuit ; on dirait qu’il Tombe de la lampe de Chaque étoile et du Tombeau blanc de la lune.
La poitrine du sable n’a pas un battement, elle dort comme la poitrine d’une femme morte, qu’aucune caresse ne peut réveiller. Il faut être perdu dans le désert, ô Dâssîne, Pour savoir ce qu’est la solitude, où ne chante ni un arbre ni un oiseau, dans l’aridité des pierres ou du sable ; Celui qui ne connaît pas cela ne peut pas dire qu’il ne soit jamais resté seul. Et je me suis étendu dans cette immensité, qui creuse, sous notre poids, le bouclier nu de la tombe et celui du berceau.
TOI DESERT ; OTHMANE BALI:
Toi désert, compagnon de ma vie,
Toi désert, le plus cher des amis.
Ton orgueil et tes dunes en saillies
Parsemées des plus beaux tamaris,
D’acacias sous lesquels un targui;
Ecoutant sa théière qui bouillit,
Disposant patiemment sa prairie
Et la danse du vent qui jaillit
Comparée aux plus belles mélodies.
Publié dans Salem Chaker: "Etudes berbères et chamito-sémitiques"
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