Marquet (Gabrielle) 1927 ou 1928 - ...
Gabrielle Marquet
1827 ou 1928 - ...
Les poèmes qui suivent ont été publiés dans l'Anthologie de Jeanine Moulin, "Huit siècles de Poésie Féminine", 1963
Les tulipes
Coupées fermées
les tulipes
sont
pommes, oeufs, coeurs,
Elles éclatent
deviennent
cage à jours
griffes
mains ouvertes
puis
cocardes
soleils
filles.
Mourir comme elles!
Le plus doux
Le plus doux après la peau
c'est la pâte
en mélange velours
qui prend votre tiédeur
l'augmente
aiguise et rend gourmand
heureux de rouler, de battre
les doigts
enchante la bouche qui mange
crues
les chutes en feston
découpées sur les bords de la tôle
et fait les pouces juteux
d'avoir fendu les fruits
qui vont s'offrir, jumelés
ouverts
à l'aventure violente du feu.
Les Oiseaux font bouger le ciel, 1962
Le chou rouge
Je n'ai rien vu de plus beau cet été
qu'un chou rouge
Tranché par le milieu
net et dur comme un caillou
il prit des teintes vineuses sous la lame.
L'enchantement de ses friselures
les durs méandres de ses entrailles bleues
m'attendrirent plus peut-être
que le dallage calculé du coeur du tournesol.
Chou qui croque et qui pique
et colore l'huile et la langue
essaierais-tu de me mener
d'un saut de puceron vers l'Infini?
Le Bonheur d'être, 1965
Il y a tant de lumière de lait
tant de coquilles bleues vernies
ouvertes en V sur le sable.
Tant de ciel carré
debout sur la mer
Qu'il faut aimer
sous peine de sabotage.
*
En certaines saisons d'orage
anguille aveugle et dirigée
je voyage.
Nul ne saura mes rires gémis
mes délices en ces sargasses.
C'est assagie que je reviens
journalière à la terre.
Peut-être de ces transparents naufrages
me reste-t-il au flanc cette langueur.
Ce bleu d'ailleurs à l'âme?
*
Sages
les miroirs s'usent
se tachent de rousseurs
avec nous s'évanouissent.
Quelle imprudente tentation
de les remplacer
par d'implacables clatés neuves
Le Pont de l'épée, 1969
2 poèmes publiés sur caphadock.blogspot.fr
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