Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Mester (Myriam)

Myriam Mester

(Dates attribuées

1890-1910)

 

Il s'agit du pseudonyme en forme de canular du polygraphe Gaston Picard (1892-1962)

(Consulter Jeandillou-Arrivé)

 

 

- Myriam Mester, sa vie-son oeuvre (1890--1910) par Gaston Picard

- Poèmes idiots

 


 

Pour te dire ma petite âme tranquille


A M. Willy

Je suis un petit âne

- une petite âme tranquille -

âme, âne, ma soeur âme,

Ne vois-tu rien venir?

 

Je suis des lèvres sur

lesquelles jamais d'autres

n'appuyèrent:

c'est une confiture

angélique de miel et de sucre

que mes lèvres. Mais j'en voudrais d'autres...

 

Je suis un corps et mon corps

appelle aux chaudes nuit d'août

des jeunes gens doux

pour prendre mon corps,

mon corps de chaste et pure enfant...

 

Je suis un petit âne

- une petite âme tranquille -

âme, âne, ma soeur âme,

ne vois-tu rien venir?

 

 


 

Champagne

 

A M. G. de Pawlowski

 

La moussosité du champagne

S'éparpille en flots mordorés

Dans la cristallure vesprée

De la coupe aux reflets d'opale

 

Il pétille mignardement

Et semble dans le fond du verre

Plein d'yeux spirituels et mordants

Sur une figure de chair

 

Et lorsqu'on y mouille ses lèvres

Qu'on les a brûlées par ses flammes

On se sent pris par une fièvre

Qui vous embaume toute l'âme.

 


 

Mon coeur en marmelade

 

A M. Henri Thalheimer

 

La purée est en marmelade

En marmelade est la purée

De mon coeur qui est si malade

Qu'il demande à êtr' récuré.

 

Prenez mon coeur et saignez-en

Tout le sang qu'y bouillonne et craque

Extirpez-en la moelle dans

Un soubresaut digne d'Itaque

 

Et puis accrochez-le au mur

(C'est çà qui f'ra un'belle enseigne!)

S'il a d'la crasse et qu'il murmure

Décrassez-le avec vot'peigne!

 


- Poème inintéressant

 

A Mme Liane de Pougy

(Princesse Ghika)

 

Ton corps souple moulé dans ta robe kaki,

Charmante, tes cheveux ondulants en torsades

Blondes sur ton front pur et ta nuque, tu ris

De mes propos, et moi je t'aime et suis malade

D'amour. Serait-ce pour rasséréner mon coeur

Que tu m'offres, un petit doigt en l'air, la tasse

Pleine de thé bouillant. (Et c'est pour mon malheur

Car j'aime ta beauté, pas ton beau thé!) Tu chasses

Le chat qui fait ronron et patte de velours

Alentour de ta jupe jaune. Tu es belle,

Tu es charmante, tu es jolie, et l'Amour

- Cochon de petit dieu qui juché sur Cybèle

Me pousse vers toi comme un bateau vers le port -

Troublera-t-il jamais tes rêves d'ingénue...

Je laisse errer en rêve mes mains sur ton corps,

Ma caresse s'attarde à des parties dodues...

Arr!ère, volupté! Dans un salon nous sommes

Rassemblés, il y a du monde, un tas de gens...

Tu es au milieu d'eux, ma chère adorée, comme

Une brioche fraîche dans un Océan!...

 

 

 



09/09/2011
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 167 autres membres