Pavlov (Caroline) 1807-1894
Caroline Pavlov (ou Pavlof)
(1807-1894)
par В. Ф. Бинемана (1795-1842).
lien vers
Poèmes personnels, poèmes divers, traduits de l'anglais, de l'italien, du polonais, de l'allemand et du russe.
Véritable passeur de culture, Karolina Pavlova, d'origine allemande est une poétesse russe. Elle se trouve en France à la fin des années 1830; elle publie alors en français une traduction de la "Jeanne d'Arc" de Schiller et un recueil de poèmes, "Les Préludes" (1839). Elle mérite donc sa place dans cette anthologie de poétesses françaises.
La fleur
Sonnet par Benedictof (traduit du russe)
Quel merveilleux tissu de couleurs, de lumière,
Belle apparition, nous tombas-tu des cieux?
L'or pare ses contours d'un éclat précieux,
L'aube de ses splendeurs l'empourpra tout entière.
Non, c'est l'enfant du sol, naissant de la poussière,
Sa patrie est le pré. Mais pour faire à nos yeux
Apparaître et briller cet objet gracieux,
Sans doute on a caché quelque perle sous terre?
Non, pour lever ainsi son front d'or et d'azur,
La fleur doit d'un grain noir prendre son origine
Et sous le sol, dans l'ombre, étendre sa racine.
De la douleur ainsi souvent le germe obscur
Tombe au coeur du poète, et s'y plonge et le mine,
Et revient sur sa lèvre éclore en hymne pur.
La Croix de Feu.
Fragment de la Dame du lac, par Walter Scott
Traduit de l'anglais.
Le temps poursuit son cours! les hommes d'autrefois,
Ceux qui sur leurs genoux berçaient notre jeune âge,
Et nous émerveillaient par des récits d'exploits,
Et d'étranges hasards de maint lointain voyage,
Comme s'est effacé leur terrestre passage!
Au bord du sombre abîme où vont finir leurs jours,
O! combien peu d'entre eux, vieux débris de naufrage,
Attendent que le flux qui retourne toujours,
Les enlève à nos yeux! Le temps poursuit son cours!
Pourtant quelques vivants se souviennent encor
Comme un chef montagnard sonnait son cor de guerre,
Et comme répondaient au signal de ce cor
Forêt, vallon, rocher, et plaine solitaire;
Et comme la tribu s'assemblait tout entière,
Tandis que Pibroch retentissait dans l'air,
Tandis que s'élevait la flottante bannière,
Que du fifre éclatait le son perçant et clair,
Et que la Croix de Feu passait comme un éclair.
Les doux reflets de l'aurore sereine
D'un pourpre vif teignaient le lac d'azur,
La brise, tiède et caressante, à peine
Frôlait la feuille et baisait le flot pur;
Sous le baiser tremblait l'onde limpide,
Comme une vierge et charmée et timide;
Et sur le sein de ce profond miroir,
L'ombre des monts, ni calme, ni mouvante,
Apparaissait incertaine et flottante,
Comme une joie entrevue en espoir.
Le nénuphar ouvrait à la lumière
Sa chaste fleur au calice brillant;
Au fond des bois la biche s'éveillant,
Menait son faon dans l'humide clairière.
Du flanc des rocs s'enfuyaient les brouillards,
L'eau du torrent roulait diamantée,
Et dans les les cieux l'alouette arrêtée
Chantait joyeuse, invisible aux regards;
La jeune grive et le merle au bocage
Se répondaient en saluant le jour,
Et le ramier roucoulait sous l'ombrage
Des sons de paix, de repos et d'amour.
Mais nulle paix ne bannissait de l'âme
De Roderick l'ardent ressentiment;
Sombre et muet, en main sa large lame,
Sur le rivage il marchait brusquement.
...
Extrait de l'avant-propos des Préludes (1839)
Extrait de l'avant-propos
de la traduction de la Jeanne d'Arc de Schiller
(Allemand-Français)
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