Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Présentation 01

Présentation 01

 

Théâtre de femmes

Brouillon

(En construction)

 

 

J'ai commencé cette recherche en ignorant tout du théâtre des femmes.

 

 J'ai d'abord suivi  le dictionnaire de Fortunée Briquet qui fourmille d'informations (forcément datées...

 J'ai consulté l'article de Charles Richomme dans "Le Monde Théâtral" de 1837.

J'ai enfin découvert le site  intitulé "Théâtre de femmes de l'Ancien Régime" qui est aujourd'hui la référence en ce domaine.

 

 

   Et j'ai commencé à mettre en ligne ces pages pour nuancer les propos de Michèle Perrot qui affirme dans "La plus belle histoire des femmes", Seuil, 2011, p. 178:

    "Le théâtre - en tant qu'auteur- est très difficilement accessible aux femmes, car c'est un art public. Rares sont celles qui parviendront à faire jouer une de leurs pièces - George Sand y réussira au XIXème siècle".

 

   Je découvre que Michèle Perrot n'est pas une exception. Marguerite Duras, Hélène Cixous et bien d'autres "auteures" ont installé l'idée qu'avant elles, c'était le désert, le néant. C'est très valorisant pour celles qui l'affirment, mais c'est faux. Cela semble en effet confirmer l'idée que la libération des femmes date des années 1960-1970, les années 1900 pouvant alors être considérées comme une période annonciatrice, prophétique même. J'avais découvert le phénomène dans le domaine de poésie où l'on a coutume de considérer que, mise à part quelques pionnières, le véritable éveil de la poésie féminine aurait eu lieu dans les années 1900, prémices de l'explosion de créativité des années "68". Simone de Beauvoir, qui a tant fait pour l'émancipation des femmes, s'est empressée dans Le Deuxième Sexe d'oublier ses contemporaines. Pour elle, Anna de Noailles, Raïssa Maritain, Simone Weil et bien d'autres n'existent pas.

  Je redécouvre ce travers confirmé dans le domaine théâtral. Certes, la résistance, pour ne pas dire la réticence masculine est plus grande dans le monde du théâtre  que dans le monde de la poésie. Mais il importe de rendre hommage aux nombreuses femmes qui ont conçu des oeuvres et les ont mises en scène.

Lire l'article publié sur Agoravox:

Théâtre de femmes de l’Ancien Régime: les enjeux de l’édition

 

 

   Voici en effet le bilan bien différent que dressait déjà en 1999 David Trott concernant le seul 18ème siècle 

    'Sans parler des femmes qui ont fourni des pièces aux théâtres privés (272 titres joués en privé sur 328, une forte majorité), nous constatons un mouvement vers plusieurs théâtres publics qui ont représenté 56 pièces attribuées à des auteurs femmes. Au niveau des spectacles publics, La Comédie-Française  a affiché 20 titres (dont 9 , à part Mme Du Boccage et Mme de Graffigny, entre 1717 et 1789), La Comédie-Italienne, 25 titres, Le théâtre de Monsieur, 1 titre, les Grands-Danseurs, 1 titre, les Variétés-Amusantes, 2 titres, l'Ambigu-Comique, 2 titres, le Théâtre patriotique, 1 titre, le Théâtre de Nicolet, 2 titres, le théâtre des Petits Comédiens du Bois de Boulogne, 1 titre,  et le théâtre de l'Opéra-Comique, 1 titre. Quant aux responsables de ces pièces, plusieurs femmes venaient de familles d'acteurs ou étaient actrices elles-mêmes (Mme Gomez, Mlle Raucourt, Mesdames Riccoboni, belle-mère et belle-fille, Mme Favart, Mlle Hus, Mme Dorcey); d'autres partaient de situations privilégiées ou d'influence, telle que  Madame de Montanclos (fondatrice du Journal des dames en 1774), Madame de Montesson (l'une des plus grandes actrices de société du siècle), "Fanny", comtesse de Beauharnais (membre des Académies de Lyon et des Arcades à Rome)".

(lien vers la page de David Trott)

 

 

   Une surprise parmi d'autres: les pièces de théâtre écrites en français par Catherine II de Russie!

 

  Il s'avère donc bien qu'avant George Sand, de nombreuses femmes ont fait représenter leurs oeuvres sur la scène, le premier prix devant être attribué à Constance Salm-Dick dont l'opéra "Sapho" (musique de Martini) fut joué 80 fois. Il est vrai que nombre d'entre elles ont dû affronter des obstacles sans nombre, la palme revenant ici à Olympe de Gouge: il faut lire ses récréminations amères et comiques à la fois dans "Les Comédiens démasqués" (1790), dont elle dénonce l'incorrigible corporatisme. Elles ne furent donc pas si rares que cela. 

 

 J'ai recherché les oeuvres mises en ligne par les sites Gallica (ma principale source) et Archive. org. Cela m'a permis d'établir des liens directs facilitant leur lecture ou leur consultation.



 

Consulter aussi David Trott 

Table des femmes auteurs, entrepreneurs  et salonnières

(© David Trott, le 9 octobre 1999

Liste des auteures ainsi que les oeuvres repérées et numérisées en 1999




 

Un site et une entreprise éditoriale incontournables

"Théâtre de femmes de l'Ancien Régime"

 

   Je tiens à signaler qu'il existe un site spécifique (lien) dont il faut saluer les efforts. L'objectif est de faire connaître les auteures les plus importantes et de proposer des rééditions (à un prix modique!)... de Marguerite de Navarre (16ème) jusqu'à Mme de Staël (début 19ème). Les textes sont encadrés par une présentation de plusieurs dizaines pages au début et d'un glossaire à la fin, bien utile par exemple pour le 16ème siècle.

 

 

 

 



17/03/2014
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