Roche-Guyon (Duchesse de la) (...........)
Duchesse de la Roche-Guyon
A ma mère,
morte à vingt-huit ans.
Rencontre funèbre
Si nous nous rencontrons au-delà du trépas,
O ma mère, enlevée en ta fleur de jeunesse,
Et moi, ta fille morte en sa grande vieillesse,
Que pourrons-nous nous dire en nous voyant là-bas?
O ma mère, enlevée en ta fleur de jeunesse,
O ma mère, si tendre et si jolie, alors,
Nous reconnaîtrons-nous errant parmi les morts?
Et m'éloigneras-tu si je veux ta caresse?
Moi, ta fille ravie en sa grande vieillesse,
A l'heure du déclin terrible de son corps:
Et ton coeur sans péchés, et le mien plein de torts,
Seront-ils étrangers l'un à l'autre sans cesse?
Que pourrons-nous nous dire en nous voyant là-bas?
Moi qui sus tout, toi, rien, des soucis de la terre.
Deviendras-tu ma fille et serai-je ta mère,
Si nous nous rencontrons au delà du trépas?
Poussière
Poussière ce qui fut redeviendra poussière!
Pas vous, alors, battements des grands coeurs;
Pas vous, chants ou soupirs, sourires ou douleurs;
Mais bien nous, les humains jetés sur cette terre.
Pas vous, alors, pas vous, battements des grands coeurs;
Pas vous, ruisseaux brûlants ou frais, larmes fécondes;
Pas vous âmes des eaux; pas vous, âmes des fleurs;
Pas vous, espoirs bénis qui traversez les mondes;
Pas vous, chants ou soupirs, sourires ou douleurs;
Pas vous, blanche innocence aux ailes de colombe,
Mais nous, puisque nos corps sont créés pour la tombe;
Pas vous, parfums des airs, idéales senteurs,
Mais bien nous, les humains jetés sur cette terre.
Chimères, oh! pas vous! Pas vous rêves sacrés,
Car, lorsque nous mourrons, vous vivres, vous vivrez.
Poussière ce qui fut redeviendra poussière!
Poèmes publiés dans l'Anthologie critique des poètes, 1911
Retour aux articles de la catégorie 1850 -
⨯
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 167 autres membres