Salonne (Marie-Paule), 1902-1947
Marie-Paule Salonne
1902-1947
Consulter la page qui lui est consacrée dans
Ecrivains Littérature en Bretagne
Publié dans "La Muse Française, année 1923
Sérénade
(La Petite Illustration, mars 1928)
Ma fenêtre est si près des vagues
Que leur parfum vert et mouillé
Jette, jusqu'à mon oreiller,
Des fleuves d'air, que les vents draguent...
Le livre reste sur mon drap,
Fermé comme un regard qui prie...
Et reste aussi ma rêverie
Comme carguée au haut d'un mât...
Je suis en suspens, - morte, toute,
A tout ce qui peut être humain, -
Pour tâcher de saisir enfin
Ces mots d'écume que j'écoute!
Un seul poème
(publié sur la page http://cyberpedago.blogspot.fr/2011_01_16_archive.html
Un seul poème au monde a mérité sa gloire
Un seul poème a valu d’être… un seul est beau
C’est un petit enfant tout nu dans son berceau
Fruit rose, mûrissant dans sa coupe d’ivoire.
Ce chef-d'oeuvre, plus vrai que tout, je l’aurai fait.
Son petit chant aigu de roué et de crécelle
Qui tient de la grenouille et de la tourterelle,
J’en ai signé la strophe tendre avec mon lait.
Laisse-moi t’écouter, t’admirer, te redire,
Toi, seul hymne splendide et seul vers sans défaut,
Toi, ma page de chair toute vierge de mots,
Et qui n’as pour parole, encore, que le sourire…
Écrit avec mes jours de détresse ou de foi,
Écrit avec toute ma puissance de vivre,
Livre de poésie unique entre les livres,
Je voudrais tant n’avoir jamais écrit que toi!
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