Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Sauret, Henriette (1890-?)

Henriette Sauret

1890-1976 ?

décès en 1976 d'après le blog http://chercheurdepaix.over-blog.com DOIGT 26.jpg

 

Oeuvres :

 

1913 : Je respire

1918 : Les Forces détournées, 1914-1917. Préface de Séverine

1929 (25 mai) : La galerie des poilus, dans Le Carnet de la semaine

1919 : L'amour à la géhenne

1939 : Une apôtre sociale, Marie-Louise Bouglé (Prix Budget)

1944 : Poésie c'est résistance (Prix Lange)

 

 

Fiche biographique proposée par chercheurdepaix

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Dans " Les Poètes Comédiens", Robert Oudot et A.-L. Laquerrière, ed. Louis-Michaud p. 123 (vers 1910)

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Sauret dans la revue Action (numéro 3 (avril 1920)

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Portrait par Chana Orloff (1923) 

 HENRIETTE SAURET - Portrait Chana Orloff Art Littérature

Novembre

 

Voici qu'après l'été, c'est encore un automne,

Puis après ce sera le printemps, et jamais,

Nous délivrant enfin du rite monotone,

Le ciel ne crèvera son formidable dais.

 

Ce que je crus jadis heureux meurt et s'efface...

A quoi bon! fait en moi le courage engourdi.

... J'entends battre moins fort l'artère de l'espace

Et je sens des destins sombrer dans l'Infini.

 

O l'Immobilité! Mauvais conseil de l'heure!

O l'envahissement sourd de ce noir qui pleure,

Qui vous lace vers nous, doutes épouvantés!

 

Et l'haleine du soir, lâche et fade, me mouille...

Comme un feuillage étain et, comme les troncs figés,

Mon coeur, d'un travail lent, s'enveloppe de rouille.

 


 

Photo empruntée au site de Nancy Sloan Goldberg , spécialiste des femmes écrivains de la Guerre 14-18

Henriette Sauret en 1948

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Les Ferveurs

 

L'Amour qui nous prend, nous déchire,

L'Amour qui donne joie et peur,

L'Amour qui fait hurler et rire,

L'Amour est la grande ferveur.

 

La rouge colère, la haine,

Nous transportent de leur fureur;

Colère terrible, mais reine;

Haine, redoutable ferveur!

 

L'orgueil souvent nous est torture,

Mais il est aussi notre honneur:

Il combat l'envie et l'injure,

Il s'exalte dans la ferveur.

 

... De son ombre nous frôle et passe

La pâle, la lente douleur...

Son baiser apporte à la race

Le goût d'une étrange ferveur.

 

Et toi, toi,force énorme, ô vie,

Avec la Mort, ta rude soeur,

D'amour, haine, orgueil et furie,

Vous nous versez l'âpre Ferveur!

 

 

Guérison

 

Déjà, c'est un nouvel espoir:

Après la mort du dernier rêve,

Dans le temps que ce triste soir

En sa brume grise s'achève,

A surgi le nouvel espoir.

 

Coeur que perce un torturant glaive,

Oeil aujourd'hui voilé de noir,

Ta douleur ne peut qu'être brève:

Déjà c'est un nouvel espoir.

 

Homme, quelle immortelle sève

Bouillonne en toi? Dis quel pouvoir

Mystérieux fait qu'il se lève,

Après la mort de chaque rêve,

Dans ton âme un nouvel espoir?

 

 

Porquerolles

 

L'Ile est belle, comme une femme

Qui dormirait, nue, au soleil;

Sous le rayon chaud elle pâme

Dans un rêve, à la mort pareil.

 

Mais parfois, de ce joug infâme,

Du poids de ce triste sommeil

Elle se révolte; son âme

S'agite et cherche le réveil.

 

Des flots la noble prisonnière

Exhale de sourdes prières,

Gémit depuis des siècles. - Mais

 

La destinée est la plus forte:

L'Ile si belle est une morte

Qui ne s'éveillera jamais.

 

 

Le pilote

 

Je ne puis comparer mon âme qu'à la mer:

Elle est l'abîme instable, empli du bleu liquide,

Reflétant le ciel et la nature et l'air,

Où se mêlent, mystérieux, le plein, le vide.

 

Comme elle, mon âme est un chemin rude et fier

Qui se creuse parfois, devenu gouffre avide;

Aujourd'hui ne ressemble jamais à hier.

Tantôt miroir des dieux, tantôt masse stupide.

 

Sur mon âme s'en vont, flottant, de purs esquifs;

Beaucoup, sans terminer leurs voyages pensifs,

S'engloutissent dans l'eau furieuse et salée.

 

Mais de cet Océan, visité des destins,

J'ai, tremblant sous l'orage et tout épouvantée,

Vu surgir, quelquefois, les sinistres requins...

 

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Poème proposé par chercheurdepaix

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 Foi

Mélodie de E. Merlin sur une poésie de Henriette Sauret

 

 

 

Autre mélodie de Maurice Presse sur un poème d'Henriette Sauguet : "Des roses"

 

 

 

************

 

 

Vers cités dans  "Les mots des mères : du XVIIème siècle à nos jours

(par Yvonne Knibiehler et Martine Sagaert)

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Une citation de Paul Léautaud

 

Manquer de souffle. 

Être à court d'imagination; manquer d'originalité, d'élan, de vie. MlleHenriette Sauret a publié, paraît-il, un volume intitulé: Je respire... (...) Il se peut que MlleHenriette Sauret respire. Elle manque en tout cas complètement de souffle (Léautaud,Théâtre M. Boissard, 1926, p. 226).

 

 

 

 

La Beauté féminine

(dans la Sage-Femme et le puériculteur (Septembre 1934, numéro 505)

 

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19/10/2013
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