Sauret (Henriette) 1890-?: Novembre
Henriette Sauret
1890-?
Novembre
Voici qu'après l'été, c'est encore un automne,
Puis après ce sera le printemps, et jamais,
Nous délivrant enfin du rite monotone,
Le ciel ne crèvera son formidable dais.
Ce que je crus jadis heureux meurt et s'efface...
A quoi bon! fait en moi le courage engourdi.
... J'entends battre moins fort l'artère de l'espace
Et je sens des destins sombrer dans l'Infini.
O l'Immobilité! Mauvais conseil de l'heure!
O l'envahissement sourd de ce noir qui pleure,
Qui vous lace vers nous, doutes épouvantés!
Et l'haleine du soir, lâche et fade, me mouille...
Comme un feuillage étain et, comme les troncs figés,
Mon coeur, d'un travail lent, s'enveloppe de rouille.
Publié dans "Les Poètes Comédiens, p. 124, vers 1910
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