Théologie
Théologie
Le "Silence des femmes"
Titre d'un roman d'Odette Dulac (1911)
une si longue histoire!
De la Théologie à la Poésie, on peut raisonnablement douter qu'il y ait eu solution de continuité. Dans les deux cas, il s'agit d'un rapport avec une forme de transcendance, de dépassement pour laquelle la femme se trouve disqualifiée. Qui sont encore les Augustins et les Thomas d'Aquin d'aujourd'hui? Il semble bien que leurs arguments apparemment laïcisés restent les mêmes. Comment expliquer autrement la quasi exclusion des femmes des maisons d'édition, des librairies, des bibliothèques et de bien d'autres domaines où se jouent le droit à la création, à l'expression et à la publication? Je conseille aux optimistes de faire le compte des ouvrages dans les rayons les plus divers. Les femmes sont libres mais leur silence est encore relativement bien assuré.
Augustin
De Trinitate (419), Chapitre VII
"Peut-être... la femme avec son mari est-elle l'image de Dieu en ce sens que la substance humaine tout entière n'est qu'une seule image de Dieu, mais quand la femme est considérée comme aide - qualification qui n'appartient qu'à elle - elle cesse d'être image de Dieu; tandis que le mari, même pris isolément est l'image de Dieu, aussi pleine, aussi entière, que quand la femme ne fait qu'un avec lui."
Thomas d'Aquin
Somme Théologique (vers 1270),
Question 177, article 2
"Le Charisme du discours convient-il aux femmes?
"Réponse: En public, devant toute l'assemblée, cela est interdit aux femmes: tout d'abord et principalement parce que la femme doit être soumise à l'homme, selon la Genèse (3, 16). Or enseigner et persuader publiquement dans l'assemblée convient, non aux sujets, mais aux supérieurs... Ensuite, par crainte que le coeur des hommes ne soit séduit par désir, selon l' Ecclésiastique (9, 1, V):" Les entretiens des femmes sont comme un feu dévorant." - Enfin, parce que les femmes, généralement, ne sont pas assez instruites en sagesse pour qu'il leur soit possible de leur confier sans inconvénient un enseignement public."
Choses vues
le 29 sept. 2013, 11h 15
Une messe à la Bruffière (Vendée)
En arrivant à l'église, mon attention est attirée par une fillette d'une dizaine d'années, chargée semble-t-il d'accueillir les paroissiens. Elle est vêtue d'une aube assez mal assortie qui laisse ses bras nus et qui est amputée de ses côtés, ce qui laisse apparaître les jambes de son pantalon. Est-ce véritablement un costume liturgique? Je la salue; elle me répond par un sourire.
La cérémonie débute par une procession qui permet au célébrant et à ses acolytes de remonter du fond de l'église vers l'autel. Tous gravissent les degrés (2 volées de 4 marches séparées par un court plateau). Tous, sauf la fillette qui revient s'asseoir sur la chaise du 1er rang près de l'allée centrale. Elle aura le rouge aux joues jusqu'à l'homélie. Elle remonte périodiquement son aube qui semble couler sur ses épaules.
Pendant l'Offertoire, la même petite procession remonte l'allée centrale, les enfants de choeur (4 ou 5) et la petite fille portent les offrandes (burettes...). Mais celle-ci, contrairement à ses camarades garçons qui gravissent les marches pour déposer sur l'autel leurs précieuses..., s'arrête de façon inexpliquée au pied des marches et attend qu'un enfant de choeur vienne prendre en charge son offrande. Elle n'a manifestement pas le droit de franchir la barrière invisible de la première marche du choeur.
Lors de la Consécration la petite équipe revient à nouveau du fond de l'église avec des chandeliers pour se poster aux abords de l'autel. Pour faire honneur à l'Eucharistie, Les garçons gravissent les 2 premières marches, la fillette reste à nouveau en deçà de la première, paraissant plus petite derrière ses camarades garçons qui la dominent.
J'ai noté par ailleurs que des femmes d'âge mûr avaient assuré à l'Ambon les lectures du jour (Amos, St Paul). A la fin de la messe, les nouvelles de la semaine ont été assurées par une femme. Ces dernières ayant donc eu accès à l'espace sacré qui était interdit à la fillette.
Comment expliquer cette forme d'humiliation (au sens propre, le fait rester au niveau de la terre) imposée seulement à une petite fille. Celle-ci était sans doute fière du rôle qu'on lui avait attribué, mais mesure-t-on vraiment les conséquences à long terme de ces décisions liturgiques sur la psychologie d'une enfant?
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