Tremelat-Legay (Odette) Années 1920-1940
Odette Tremelat-Legay
(Années 1920-1950)
- Algérie
Poème paru sur le site "Oran, mémoire du temps jadis"
url: http://www.oran-memoire.fr/poesie.html
Les odeurs de là-bas
Sens-tu le frais parfum de la blanche anisette
Dans le verre embué ? Et celui des brochettes
Aux portes des cafés ? De là bas c'est l'odeur.
Me voici transportée sous l'oranger en fleurs
Des souvenirs, soudain, s'ouvre tout grand le livre
Quand toutes ces senteurs se mettent à revivre,
C'est un ciel éclatant d'azur et de vermeil
Une mer d'émail bleu ondulant au soleil
C'est la vigne naissant au sein des terres rouges
C'est midi si brûlant que l'ombre seule bouge
C'est l'ardente clarté courbant les floraisons
C'est la chaleur, la plage; c'est notre maison.
Respire à pleins poumons cette odeur généreuse
Et vois le bourricot sur la route poudreuse
Qui trotte résigné, chargé de lourds paniers
Qui lui battent les flancs. Retrouve les palmiers
Aux écailles brunies dont la houppe balance
Dans les cieux en fusion la verte nonchalance
Qui, respire bien fort les parfums de là bas
Et tu verras alors, emplissant les cabas
En tunique de sang, la tomate pulpeuse
L'orange ensoleillée et la grappe juteuse
Tu sentiras l'odeur des couscous épicés,
Des paëllas fumantes, des piments grillés,
Et l'arôme fruité de notre huile d'olive
La fragrance salée du rouget, de la vive
De la dorade rose au bout de l'hameçon
Dont on se mijotait des soupes de poissons
Vois les figues sucrées emplissant la corbeille
Près desquelles tournoient les friandes abeilles
Délaissant le jasmin langoureux, obsédant.
Nous mordions dans la vie, ensemble, à pleines dents
C'était la joie, le rire, c'était le bonheur !
Le passé contenu dans ces fortes senteurs
C'était les temps heureux, c'était notre richesse...
Car l'odeur de là bas, c'était notre jeunesse !
Odette TREMELAT LEGAY
Poème publié sur le site "La Seybouse, la petite gazette de Bône la coquette"
avec la précision suivante:"paru sur "Les Grands Hommes Bônois"
url:http://www.seybouse.info/seybouse/infos_diverses/mise_a_jour/maj25.html
Je ne sais pas prier
Même le front courbé dans vos pieux sanctuaires, Je vous le dis, mon Dieu, je ne sais pas prier ; Mes pensées indomptées s'échappent du rosaire Pour suivre le vol fou de trop païens ramiers. Les mots coulent toujours de ma lèvre docile, Je vous le dis, mon Dieu, distraite est ma prière je crois qu'il est encor, sous nos cieux catholiques, Je crois que vous aimez les humbles qui cheminent Etre bon ! Oui, c'est là la suprême prière : Quand j'accorde un soupir à la mort d'une rose, Quand je niche ma joue au creux d'une corolle C'est vous, Dieu, que j'admire et c'est vous que j'honore C'est ainsi que je prie . en aimant la nature En évitant les larmes aux humains, mes frères, |
LES ODEURS DE LA-BAS
Sens-tu le frais parfum de la blanche anisette
Dans le verre embué ? Et celui des brochettes
Aux portes des cafés ? De là bas c'est l'odeur.
Me voici transportée sous l'oranger en fleurs
Des souvenirs, soudain, s'ouvre tout grand le livre
Quand toutes ces senteurs se mettent à revivre,
C'est un ciel éclatant d'azur et de vermeil
Une mer d'émail bleu ondulant au soleil
C'est la vigne naissant au sein des terres rouges
C'est midi si brûlant que l'ombre seule bouge
C'est l'ardente clarté courbant les floraisons
C'est la chaleur, la plage; c'est notre maison.
Respire à pleins poumons cette odeur généreuse
Et vois le bourricot sur la route poudreuse
Qui trotte résigné, chargé de lourds paniers
Qui lui battent les flancs. Retrouve les palmiers
Aux écailles brunies dont la houppe balance
Dans les cieux en fusion la verte nonchalance
Qui, respire bien fort les parfums de là bas
Et tu verras alors, emplissant les cabas
En tunique de sang, la tomate pulpeuse
L'orange ensoleillée et la grappe juteuse
Tu sentiras l'odeur des couscous épicés,
Des paëllas fumantes, des piments grillés,
Et l'arôme fruité de notre huile d'olive
La fragrance salée du rouget, de la vive
De la dorade rose au bout de l'hameçon
Dont on se mijotait des soupes de poissons
Vois les figues sucrées emplissant la corbeille
Près desquelles tournoient les friandes abeilles
Délaissant le jasmin langoureux, obsédant.
Nous mordions dans la vie, ensemble, à pleines dents
C'était la joie, le rire, c'était le bonheur !
Le passé contenu dans ces fortes senteurs
C'était les temps heureux, c'était notre richesse...
Car l'odeur de là bas, c'était notre jeunesse !
Odette TREMELAT LEGAY
Poème emprunté au site
www.seybouse.info
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