Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Tuéni (Nadia) 1935-1983

Nadia Tuéni

(1935-1983)

 

 -1-

Nombreux poèmes de Nadia Tueni sur le site

"L'oeuvre de Nadia Tueni"

 

 -2-

Une présentation biographique et des poèmes sur la page 

  "Nadia Tuéni, vers une quête universelle de la métamorphose dans la narration amoureuse"

 

 Merci à ces amoureux de la poésie qui ont nourri la page qui suit.


 -1-

Je Jure

 

Je Jure 

avoir reçu en pleine figure la bénédiction du soleil

quand les arbres sont lourds ar en haut

et la couleur novice

Quand le monde fait ses premiers pas

au lendemain de la nuit

l'air est partage d'un même amour

la terre qui bat dans ma poitrine a forme de désert

il y a de l'eau hors les murs

qui constate la solitude au moment préci du retour

je jure par le vent gluant de musc

par le sable qui se lève en armée

par le baiser d'un ciel ouvert

par la traditioin qui m'annule

Je jure 

avoir voulu ce temps que je retiens

 

 

 

Pays des mots

 

Bonsoir.

 

Je suis citoyenne du pays des Mots.

 

J'appartiens au cinquième des neuf mondes,

dont le premier et celui de la couleur.

 

Je suis fille au corps de musique,

et j'aime l'âme bleue du Noir américain.

 

 

 

FAIT DIVERS À BEYROUTH

 

Dans l'inimportance d'une vie,

un homme 

fracasse la géométrie.

Poliment.

- Fracasser poliment

la géométrie euclidienne ?

Vivre un quiproquo impérial.

New York

est un dessin d'enfant

qui menace 

la Voie lactée.

 


-2-

(Fausse...)

 

Fausse comme une grêle en plein coeur de l’été

fausse comme une mer qui se veut inpirée

fausse comme un destin qui se perd en bourbier

fausse comme l’invite d’une chair à louer

fausse comme un pardon qui se tend pour griffer.

fausse, fausse, fausse

plus que le ciel d’hiver qui risque un soleil mou

plus que l’aube en enfer que les saintes à genoux

plus que ton étendard

et plus que l’aigre-doux !

 

- - - - - - - - - - - - - - - -

 

Mon printemps n’est pas celui des faunes.

il vient seul

en hiver

sans cortège d’oiseaux

ni débauche verte !

mon printemps est une enclave

dans le fiel de tous les jours.

mon printemps est nu

mon printemps est pur

c’est là son seul défaut.

mon printemps est un Kouros

au ciel venteux de l’Attique.

 

 

 

(Jerusalem)

 

Appelle-moi terre

sache que je suis vivante

dans mes yeux tout un peuple s'est nourri de sel

qui avait goût de rose

une odeur de neige

un profil

je croyais te connaître

mais ta bouche à présent prononce le silence

et moi j'ai faim

ô la multitude des saisons

qui m'enfoncent tandis que la nuit devient neuve

demeure ma genèse

pour que s'achèvent les étoiles

près de Jérusalem il y a des caresses que je n'oserai pas

il y a l'inimaginable horizon

cet excrément d'étoiles

Jérusalem

il faudrait que tu brûles pour mettre en moi la guerre

qui renaît chaque juin d'une odeur parallèle à celle des corps

d'un tien regard plus froid que le mercure

ô la multitude des voyages sur le sable à jamais perdu

et qui laisse échapper l'invraisemblable cri

Jérusalem

voici la cendre des commencements

nos doigts qui se referment sur ton soleil

puis brusquement la terre

n'est plus qu'une larme.

 



04/03/2012
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