Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Poétesses d'expression française (du Moyen-Age au XXème siècle)

Vilmorin, Louise de (1902-1969)

Louise de Vilmorin

1902-1969

 

Consulter le site Un Jour Un Poème (nombreux poèmes)

Emission Télé dela RTF datée du 07-03-1964

Nombreuses vidéos youtube concernant Louise de Vilmorin

 

           Fado fa do

L’ami docile a mis là     La mi do si la mi la
Fade au sol ciré la sol     Fa do sol si ré la sol
Ah ! si facile à dorer     La si fa si la do ré

Récit d’eau     Ré si do
Récit las     Ré si la
Fado     Fa do
L’âme, île amie     La mi la mi
S’y mire effarée     Si mi ré fa ré

L’art est docile à l’ami   La ré do si la la mi
La sole adorée dort et   La sol la do ré do ré
L’ami l’a cirée, dorée   La mi la si ré do ré

Récit d’eau     Ré si do
Récit las     Ré si la
Fado     Fa do
L’âme, île amie     La mi la mi
S’y mire effarée     Si mi ré fa ré

Sire et fade au sol ciré    Si ré fa do sol si ré
L’adoré, dos raide aussi,    La do ré do ré do si
L’ami dort, hélas, ici     La mi do ré la si si

Récit d’eau     Ré si do
Récit las     Ré si la
Fado     Fa do
L’âme, île amie     La mi la mi
S’y mire effarée   Si mi ré fa ré

 

Fiançailles pour rire (1939)

 

 

Julie Fuchs interprète l'un des 3 poèmes mis en musique par Francis Poulenc,

Aux Officiers de la garde blanche

(Fiançailles pour rire, 1939)


 

 


L’île



L’île a des lis
Et des lilas
Pour les délices il y a des lits là.
Pas de soucis,
Cent liserons
Viens tes soucis vite s’enliseront.
Un cycle amène
Cycle centaure,
Sous les lilas où j’oublie tes cent torts,
Un cyclamen
Des centaurées
Et des pensées pour le temps dépensé.
L’île à délices
A des lilas,
Avec des lis j’ai porté ton lit là.

 

L'alphabet des aveux, 1954

 

 

Mon cadavre est doux comme un gant...

 

 

Mon cadavre est doux comme un gant
Doux comme un gant de peau glacée
Et mes prunelles effacées
Font de mes yeux des cailloux blancs.

Deux cailloux blancs dans mon visage,
Dans le silence deux muets
Ombrés encore d’un secret
Et lourds du poids mort des images.

Mes doigts tant de fois égarés
Sont joints en attitude sainte
Appuyés au creux de mes plaintes
Au nœud de mon cœur arrêté.

Et mes deux pieds sont les montagnes,
Les deux derniers monts que j’ai vus
À la minute où j’ai perdu
La course que les années gagnent.

Mon souvenir est ressemblant,
Enfants emportez-le bien vite,
Allez, allez, ma vie est dite.
Mon cadavre est doux comme un gant.

 

 

Fiançailles pour rire (1939)

 

 

 

        J'ai la toux dans mon jeu...

 

J’ai la toux dans mon jeu,
C’est ainsi que je gagne
Les cœurs aventureux
Qui battent la campagne.

Appuyés à mon lit
Que secouent mes morts feintes
Des jeunes gens pâlis
Se pâment à mes quintes.

Toujours prêts aux adieux,
Car je suis fée d’automne,
Ils prennent à mon jeu
La mort que la toux donne.

Ils saisissent les fleurs
Dont j’ai la bouche pleine,
La bouche à mes couleurs
Et les fleurs de mes veines,

Pour les manger rougies
De mes mauvais desseins
Et goûter en ma vie
Le bouquet de leur fin.

Torses que la toux bombe,
Regards fermés au jour,
Ils roulent vers la tombe
Où vont mes gains d’amour.

J’ai la toux dans mon jeu
C’est ainsi que je gagne
Les cœurs aventureux
Qui battent la campagne.

 

Fiançailles pour rire, 1939

 



14/01/2014
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 167 autres membres