29 avril 2019 Nous nous sommes connus Jo et moi comme jeunes collègues au Lycée Renaudeau et au lycée de la mode àCholet. Nous y avons travaillé, menant aussi des projets communs, lui en
français, moi en anglais. J'avais la voix trop couverte, à cause de trop de
lectures selon lui. Il m'a fait rencontrer Michèle et m'a embarqué dans le
quatuor "Amarante" avec Michèle et Marie-Cécile, une aventure qui m'a fait
chanter dans beaucoup d'églises du bocage.
Ilserait bien vain de résumer une vie et une amitié enquelques mots. Que retenir de Jo? Que puis-je encore tenir? Remember?
Re-membrer? Recomposer ? Essayons.
Jo,c'était un passionné. Il suivait le fil de sespassions, plusieurs à la fois et toujours absolues. Il y engageait son énergie
avec une conviction sans faille. Il s'enthousiasmait pour un écrivain, un
projet de journal de classe, une image pieuse, une partition rare, une douzaine
d'huîtres... du Croisic, les miennes surtout je crois. En bon professeur, il avait la passion de latransmission et il vous emmenait avec lui à la découverte de musiques anciennes
ou plus récentes, ou encore sur les traces des poétesses à propos desquelles il
a réalisé un blog remarquable de sources écrites, visuelles et sonores qui fait
référence (« Poétesses d'expression française du Moyen Age au XXe
siècle »). Ca ne pouvait pas être que celles du XIXe siècle! Du coup il
m'a initié à la technique du blog pour faire connaître les peintures de
Françoise, ma femme. Et je crois qu'il a réalisé d'autres blogs et a conseillé
bien d'autres blogueurs en herbe. Les chorales le passionnaient, lieux derencontres, d'apprentissage, de convivialité, de joies partagées en compagnie
de Michèle.Le mois dernier à la clinique de Nantes, il meparlait de sa recherche de poèmes pour l'exposition sur la lune au Grand
Palais. Il était invité à l'inauguration, me disait-il, depuis son lit. Son
regard était toujours aussi intense et passionné et des paroles enthousiastes
sortaient de sa légendaire barbe fournie, barbe d'aventurier immobile ou de
missionnaire de ses passions.
Jo avait comme l’épaisseur d’un personnage balzacien. Unpersonnage, comme on dit « C'était un personnage.» Pas commun, quoi !
Balzacien, je veux dire plus vrai que nature et vivant. Jo était aussi une
figure, pour beaucoup, un grand bonhomme.
Authentique, plus vrai que vrai, sans esbroufe ni vanité :pour trouver son nom comme concepteur du blog sur les poétesses, il faut bien
chercher ! On le trouve en petit à la fin d'un paragraphe sur
l'adresse : laporte.jo123@wanadoo.fr! Juste fier et intéressé par ce qu'il
partageait de la culture littéraire, artistique ou musicale plus que par
lui-même.
Etattaché à sa région, au bocage vendéen, aux gensd’ici, il me disait : « Ici, les gens s’entraident ».
Voilà ce que je retiens aujourd'hui avec des images, desmusiques et des paroles bien de lui.
Laurent Lepaludier